Retard du lancement de la sérialisation : pas d'exception française

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Publié le 08/02/2019

Sérialisation
Crédit photo : Phanie

La sérialisation ne sera pas appliquée dans les officines françaises demain 9 février comme cela était prévu (lire notre article « abonné »), et elle ne le sera pas davantage dans la plupart des autres pharmacies de l’Union européenne.

Aucun pharmacien européen n'est prêt, mis à part les Estoniens, champions de la e-santé. « En Norvège et aux Pays-Bas, où les phases pilotes sont déjà engagées, les scans des boîtes se soldent par des bips rouges dans 50 à 80 % des cas ! » affirmait récemment Carine Wolf-Thal, présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens (CNOP).

Nos voisins belges rencontrent les mêmes difficultés dans l'application de la sérialisation, appelée chez eux DMF (Directive médicaments falsifiés). Quant aux Allemands, ils restent pragmatiques. Ils s’attendent à ce que le système, dénommé outre-Rhin Securpharm, ait besoin d’une période de rodage. Mais qu’à cela ne tienne, les pharmaciens ne seront pas immédiatement impactés, puisqu’ils fonctionneront encore pendant quelques semaines sur leur ancien stock de médicaments, non concerné par la sérialisation.

Du côté des industriels, le process de sérialisation des médicaments est d'ores et déjà opérationnel puisqu'un datamatrix (identifiant unique composé à partir du code produit, du numéro de série, du numéro de lot et de la date de péremption), ainsi qu'un système antieffraction seront systématiquement apposés sur toutes les boîtes de médicaments livrées à partir du samedi 9 février.

Quoi qu'il en soit, en France ou ailleurs en Europe, la désactivation du dispositif dans les officines, encore appelée décomissionnement, soulève encore de nombreuses questions. De l'avis des titulaires, il semble que les instigateurs de la directive européenne 2011/62 du 8 juin 2011 n'aient ni saisi l'ampleur de la tache au comptoir, ni les différents cas de figure (retours clients, promis, PDA…) qui sont pourtant le quotidien des pharmaciens (lire notre article « abonné »).