AVEC LE VIEILLISSEMENT de la population, l’explosion des maladies chroniques et des polypathologies, quelle sera la prise en charge des patients de demain ? Le CNPS s’est réuni le 14 mars dans le cadre de sa convention nationale, afin de discuter de cet épineux sujet, alors que les professionnels de santé libéraux se sentent marginalisés dans la concertation qui est menée par le gouvernement autour de la stratégie nationale de santé.
Pour le CNPS, l’un des enjeux majeurs du système de soins de demain est de maintenir le plus longtemps possible les personnes dans leur milieu de vie habituel. Et aussi, d’éviter les hospitalisations non nécessaires ou trop longues. Dans cet objectif, l’organisation interprofessionnelle a proposé à Marisol Touraine quelques axes de réflexion afin de mieux structurer l’offre de soins libérale.
Des visites de pré-sorties de l’hôpital.
Déjà, il est indispensable de « construire une articulation entre l’hôpital et la ville, dans le cas des sorties d’hôpital, avance Philippe Gaertner, président du CNPS. Celles-ci doivent être organisées avec les équipes de libéraux de santé en amont de la sortie du patient avec, par exemple, la mise en œuvre de visites de pré-sorties où seraient mobilisés les professionnels qui assureront le suivi de patient ». Cela permettrait d’éviter les décompensations et réhospitalisations. Bien entendu, cette coordination doit être reconnue et rémunérée.
Par ailleurs, le CNPS souhaiterait que le remboursement de certains soins, qui a régressé au fil des ans (notamment l’optique, l’audioprothèse, les soins dentaires…) soit réévalué à la hausse. « Sans quoi, ils ne seront plus remboursés que par les complémentaires, et là, c’est notre système de santé qui change de nature », redoute Philippe Gaertner. La ministre de la Santé a tenu à rassurer sur le niveau de remboursement par l’Assurance-maladie : « pour cette année, 430 millions d’euros supplémentaires sont prévus dans le champ ambulatoire en direction des professionnels libéraux. C’est vrai, par exemple, des soins dentaires, qui ne sont pas exclus de cet investissement », insiste-t-elle.
De plus, le CNPS souligne que notre système de santé doit plus s’orienter vers la prévention, et que la formation continue des professionnels de santé doit devenir pluriprofessionnelle, et se décliner dans les régions.
Une nécessaire révolution du premier recours.
L’ensemble des propositions du CNPS ont été plutôt bien accueillies (mais seront-elles suivies ?) par la ministre de la Santé : « il faut transformer en profondeur les soins de premier recours, reconnaît Marisol Touraine. Des consultations isolées, nous devons passer à des pratiques collectives de prise en charge. » Un travail déjà entamé, avec notamment l’expérimentation PAERPA (Personnes Âgées En Risque de Perte d’Autonomie) qui « avance bien », indique la ministre, en déclarant que « d’ici à la fin de l’année, près de 230 000 personnes de plus de 75 ans bénéficieront de ce projet ». Aussi, les expérimentations des nouveaux modes de rémunération (ENMR) se déploient sur tout le territoire. Les ENMR permettent de développer de nouvelles modalités d’exercice qui ne sont pas basées sur un paiement à l’acte ; 150 structures, en particulier dans les maisons et pôles de santé, bénéficient de ce type de rémunération, qui sera étendu à 150 autres structures d’ici à la fin du printemps.
Enfin, au sujet des pharmaciens, Marisol Touraine a annoncé que la valorisation de leur rôle de conseil, qui a fait l’objet d’un protocole d’accord, serait assortie d’une déclinaison concrète sur l’honoraire.
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