Une enquête Tena/IFOP sur l’origine des fuites urinaires

Quand le corps libère nos émotions cachées

Publié le 13/10/2011

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S’il est nécessaire et normal de ressentir des émotions, il est indispensable de contrôler leurs manifestations corporelles pour ne pas être dans la pulsion et laisser libre cours à nos troubles intérieurs. Tena dévoile les résultats de l’étude Tena/IFOP « Les femmes, les émotions et les fuites urinaires », qui montrent la difficulté pour les femmes d’accepter la dimension émotionnelle et de contrôler son expression par rapport à leur corps.

Nous disposons de quatre émotions principales : peur, joie, colère et tristesse, à partir desquelles nous construisons notre rapport au monde. Face à certaines situations stressantes, notre corps nous envoie des messages forts et nous exprimons nos émotions cachées sans pouvoir toujours les contenir et les dissimuler au regard des autres. « Ainsi, lorsque notre corps échappe à tout contrôle, il nous met dans une position de vulnérabilité, de faillibilité et de dépendance incompatible avec une société qui nous envoie en permanence des injonctions de contrôle émotionnel, d’autant plus quand on est une femme, analyse le Dr Alain Héril, psychanalyste et sexothérapeute. Certaines femmes vivent particulièrement mal le fait que leur corps les trahisse et mette à jour leurs ressentis. Il s’agit pourtant d’un mécanisme naturel indispensable pour libérer l’esprit de ses émotions ; une manière de dire, de lâcher prise. »

Selon les résultats de l’enquête conduite par l’IFOP, face à une situation stressante, les réactions physiques éprouvées par les femmes sont différentes : 77 % d’entre elles ont la gorge nouée et la bouche sèche, 67 % ont des maux de ventre et 63 % des rougeurs. Viennent ensuite les mains moites (56 %), la transpiration (54 %) et les fuites urinaires (10 %). Si l’on en croit le sondage, c’est au travail que le corps féminin est le plus éloquent (gorge nouée, bouche sèche, maux de ventre, transpiration…). Rien d’étonnant, la compétition y est rude et la pression autour de la réussite professionnelle exige de gérer son énergie. De plus, il y a certaines émotions qu’il vaut mieux tempérer. Dans la sphère privée, le challenge est moins important et le corps se fait plus discret, il se révèle plus volontiers par le rouge aux joues. « Nous faisons l’effort de maîtriser notre façon de nous tenir, de parler, mais une partie de notre corps nous échappe, commente le psychanalyste. Nos émotions sont contrôlées dans le cerveau par le système limbique qui les repère et déclenche, via le système neurovégétatif, une série de réactions physiques en chaîne sur lesquelles notre volonté n’a pas de prise. »

Entre banalisation et honte.

Si les fuites urinaires ne sont pas la réaction physique la plus fréquente, elles sont jugées comme la plus embarrassante par plus de quatre femmes sur dix. La transpiration arrive en deuxième position (30 %) de la hiérarchie de la gêne. Il est vrai que les manifestations qui se traduisent par des « liquidités » sont associées à une notion de sale, d’odeurs déplaisantes et donc de honte. Les petites fuites urinaires inopinées et légères sont une expérience que beaucoup de femmes ont déjà connue. Pour plus d’une sur deux, cela s’est produit en toussant ou en éternuant, ou encore lors d’un fou rire, et le phénomène s’est produit plusieurs, voire de nombreuses fois. Moins fréquentes, les petites fuites lors de la pratique d’un sport ont touché 30 % des femmes, et 13 % ont été concernées lors d’une émotion forte. Plus surprenant, 16 % ont connu cet incident en entendant un bruit d’eau ou pendant leur sommeil, et 10 % pendant des relations sexuelles. « Au niveau purement physiologique, lors d’une émotion forte, la faiblesse du périnée n’est pas seule en cause, c’est probablement le système limbique qui entre en scène et les fuites urinaires ne sont pas maîtrisables, elles sont le signe d’un véritable lâcher prise », explique le Dr Marie Veluire, gynécologue et sexologue.

Dans les moments intenses de la vie, près d’une femme sur deux estime qu’avoir des petites fuites est un petit tracas féminin comme un autre. Cette proportion augmente avec l’âge, 14 % estiment même cela comme normal, et 17 % considèrent le fait comme une perte de contrôle de soi. À cet égard, les plus jeunes sont les plus sévères. Pour autant, 56 % des femmes ne prennent pas de mesures particulières lorsque l’incident reste ponctuel, 29 % utilisent des protections pour flux menstruel, 6 % des protections spécifiques et 9 % recherchent une solution médicale.

D’après une Conférence de presse de Tena.

CHRISTINE NICOLET