Saisie en 2017 par l’association Le LIEN, relayant les inquiétudes de parents sur une sous-estimation du nombre de cas, la HAS, avec le Conseil national professionnel (CNP) de pédiatrie, rappelle d’abord l’importance du couchage dorsal en prévention de la mort inattendue du nourrisson (MIN). Émise dans les années 1990, cette recommandation a permis « de diviser par 4 la mortalité infantile », insiste le Pr Hugues Patural, pédiatre néonataliste au CHU de Saint-Étienne et membre du CNP Pédiatrie. Il estime qu’il s’agit d’une « action de santé publique », alors que la MIN représente encore 300 à 400 décès par an en France, dont une centaine à cause d’une mauvaise position.
Le groupe de travail souligne par ailleurs le caractère « bénin » des DCP, qui touchent 22,1 %, des nourrissons à sept semaines, 19,7 % à quatre mois et 3,3 % à deux ans, selon la revue de la littérature réalisée par Bialocerkowski* et citée dans le rapport d’élaboration des recommandations.
La littérature scientifique n’établit pas par ailleurs de lien de causalité entre une plagiocéphalie et des troubles neurodéveloppementaux, ophtalmologiques, oculomoteurs ou vestibulaires. Si des déformations peuvent s’instaurer dès les premiers jours du bébé, « dans la grande majorité des cas, les déformations crâniennes disparaissent à l’âge de deux ans grâce à la mobilité spontanée du bébé », rassure le Pr Hugues Patural.
La prévention passe donc par un environnement propice à la liberté de mouvement des nourrissons. Ces derniers ont une « richesse motrice extraordinaire » qu’il faut laisser s’exprimer, conseille le pédiatre. Le matériel « spécial bébé » (coussin contre la tête plate ou pour l’allaitement, transat, balancelle) sont ainsi à éviter car ils empêchent les mouvements naturels : « C’est le maintien de la tête dans une posture qui peut entraîner une déformation occipitale », poursuit le spécialiste.
Une motricité à stimuler pendant les temps d'éveil
Les temps d’éveil doivent également favoriser l’activité motrice spontanée et la variation des postures : « tapis d’éveil avec des jeux au sol en évitant les arches de jeu qui attirent l’attention du bébé en haut et non sur les côtés, respect du mouvement de l’enfant, portage encouragé, stimulation de la rotation cervicale pendant les soins, le change, les repas, etc. », énumèrent les experts de la HAS dans le rapport d’élaboration.
Le diagnostic de DCP peut être posé après un examen clinique et neuromoteur complet. La mobilité cervicale doit aussi être évaluée pour confirmer ou infirmer un torticolis, qu’il soit postural avec une attitude préférentielle ou musculaire congénital avec une attitude permanente. Si un torticolis est constaté, il faut « agir vite, préconise le Pr Hugues Patural. La kinésithérapie motrice doit être recommandée et prescrite en première intention ». Des actions sur l’environnement sont également à mettre en œuvre pour encourager la rotation spontanée de la tête. En cas de suspicion de craniosynostose, le nourrisson doit être orienté avec un centre référent des malformations craniofaciales, qui pourra poser, si besoin, une orthèse crânienne.
* Bialocerkowski, et al. Dev Med Child Neurol 2008, http://dx.doi.org/10.1111/j.1469-8749.2008.03029.x
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