LA DREES (direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, au ministère du Travail), vient de publier une étude sur la démographie médicale à l’horizon 2030 (1). Partant de l’hypothèse suivante : un numerus clausus augmentant progressivement jusqu’à 8 000 en 2011, maintenu à ce niveau jusqu’en 2020, puis diminué progressivement pour atteindre 7 000 en 2030, ces travaux brossent le tableau de l’évolution démographique de la profession en pariant sur une répartition des postes ouverts aux ECN (55 % de postes ouverts à la médecine générale) identique entre 2008 et 2030.
Premier enseignement, le nombre de médecins baisserait jusqu’en 2019, passant de 208 000 en 2006 à 188 000 à cette date, soit une baisse de 9,7 % de la population médicale. Ce n’est qu’à partir de 2020 que la démographie repartirait à la hausse pour atteindre en 2030 le nombre de 206 000 (voir graphique). Un chiffre inférieur de 1 % à celui que nous connaissons aujourd’hui. Mais entre-temps, la population française, selon les projections actuelles, devrait progresser de 10 %. Alors qu’il n’y a jamais eu autant de médecins rapportés au nombre d’habitants qu’aujourd’hui - la Drees parle de « maximum historique » -, la donne aura bien sûr changé dans vingt ans. A effectifs quasi identiques, la densité, elle, aura singulièrement chuté. Elle passerait entre 2006 et 2030 de 327 à 292 médecins pour 100 000 habitants et atteindrait son point le plus bas à l’horizon 2020 avec 276 médecins pour 100 000 habitants.
Le choc du vieillissement.
Mais attention, préviennent les auteurs de l’étude : « le rapport entre le nombre de médecins et la population n’est qu’un indicateur très grossier de l’adéquation entre offre et demande de soins ». Entre 2006 et 2030 en effet, la population continuera de vieillir et la consommation de soins est croissante avec l’âge : « le rapport entre les effectifs de médecins et les recours qui leur seront adressés serait donc très inférieur à son niveau actuel », notent à ce sujet les auteurs. Par ailleurs, le scénario reposant sur une hypothèse de 55 % de postes ouverts à la médecins générale dans les ECN, le nombre de spécialistes serait en 2030 inférieur de 2,7 % à son niveau actuel, passant de 104 000 à 101 000. Avec des évolutions d’effectifs contrastées selon les spécialités : certaines perdraient beaucoup, comme la médecine du travail (- 62 %), l’ophtalmologie (- 35 %), ou la rhumatologie (- 30 %). D’autres un peu moins, comme les ORL, les anapaths ou les pneumologues (- 19 %). D’autres enfin gagneraient considérablement en effectifs comme la neurologie ou la santé publique (47 %), la chirurgie (24 %), ou la pédiatrie (20 %).
Dans le même temps, la population médicale se caractériserait par un rajeunissement et une féminisation de ses membres. L’âge moyen des médecins en activité passerait de 48,8 ans en 2006 à 44,5 ans en 2030, tandis que la part des femmes passerait de 39 % en 2006 à 53,8 % en 2030. Quant aux disparités de densité médicale selon les régions, « elles seraient fortement modifiées, mais pas réduites », notent les auteurs de l’étude. En effet, selon des projections élaborées à partir de la répartition régionale du numerus clausus, la densité médicale chuterait de 35 % en Corse, de 30 % en Languedoc-Roussillon, de 26 % en Ile-de-France et en PACA, et de 22 % en Midi-Pyrénées. Mais elle augmenterait de 10 à 16 % en Poitou-Charentes, en Franche-Comté, en Basse-Normandie, en Bretagne, en Auvergne et en Lorraine.
Les auteurs de l’étude se sont également attachés à analyser les tendances à partir de scenarii différents.Ainsi, sur la base d’un numerus clausus fixé à 7 000 en 2011, et qui se maintiendrait à de niveau jusqu’en 2030, on arriverait à cette date à un nombre de médecins inférieur de 12 000 aux projections du scénario initial, soit 194 000 médecins. De même, sur la base de 60 % de postes ouverts aux ECN à la médecine générale, le nombre de médecins serait en 2030 supérieur de 7 000 à celui du scénario initial.
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