Il est 20 h 15 quand sa fille sort de chez le médecin avec son ordonnance. Jean-Claude Costantini, 70 ans, habitant La Colle-sur-Loup, dans les Alpes-Maritimes, se met en quête de la pharmacie de garde la plus proche pour que sa fille puisse commencer son traitement immédiatement. « Il ne m’est pas souvent arrivé de devoir m’informer de la pharmacie de garde, alors j’ai fait la même chose que la dernière fois, ce qui date d’il y a bien longtemps. J’ai appelé la gendarmerie pour avoir les coordonnées. »
Le gendarme lui explique que ce n’est plus la gendarmerie qu’il faut contacter mais un numéro court, celui de Résogardes, qui délivre les coordonnées de la pharmacie de garde. « Ma fille a appelé, c’est un répondeur qui l’a guidée, elle a entré le code postal de sa ville… pour nous entendre dire qu’il fallait se rendre au commissariat de Grasse avec une pièce d’identité et l’ordonnance, qui nous indiquerait la pharmacie de garde la plus proche. »
Grasse est à une petite vingtaine de kilomètres à l’ouest de La Colle-sur-Loup. Jean-Claude Costantini se dit qu’il y a erreur, raccroche et rappelle le 3237. Même réponse. « C’est un appel surtaxé à 0,34 € la minute et on ne nous donne même pas le numéro de téléphone du commissariat. Dans le temps, on appelait la gendarmerie et on obtenait directement les informations concernant la pharmacie de garde, là c’est un service inutile. Et payant ! »
La famille Costantini n’est pas allée à Grasse, elle a patienté jusqu’au lendemain pour obtenir le traitement auprès d’une pharmacie proche, mais elle reste troublée par la procédure. « Si on doit faire des kilomètres, autant aller directement à l’une des pharmacies de Nice ouvertes 24h/24, sans appeler le 3237 », à une vingtaine de kilomètres à l’est de La Colle-sur-Loup.
Sécurité
L’un des coprésidents de la chambre syndicale des pharmaciens des Alpes-Maritimes, Jean-Marie Soyer, titulaire à Nice, explique que ce sont les pharmaciens de garde qui choisissent si leurs coordonnées peuvent être directement transmises par le service Résogardes, ou s’ils préfèrent un renvoi vers le commissariat compétent qui donnera alors ses coordonnées.
« Personnellement, j’ai choisi l’accès direct mais je fais uniquement les gardes de jour, les dimanches et jours fériés. Certains confrères ne souhaitent pas cet accès direct pour des raisons de sécurité. » Habitant La Colle-sur-Loup, le patient qui se rend au commissariat de Grasse pour obtenir les coordonnées de la pharmacie de garde pourrait trouver rageant d’être envoyé à une pharmacie à côté de son domicile… Mais selon Jean-Marie Soyer, cela ne sera pas le cas.
Une fois à Grasse, on lui indiquera la pharmacie la plus proche du commissariat. Il ajoute que le découpage des secteurs a été défini en coordination avec la Sécurité sociale et l’État. Des réponses qui ne satisfont pas Jean-Marie Soyer, qui pense aux années à venir : « Quand j’aurais 80 ans, si je dois obtenir rapidement des médicaments, je ne suis pas certain de pouvoir faire un aller-retour de 40 km dans la nuit pour obtenir les coordonnées de la pharmacie de garde. À l’heure où il y a de plus en plus de personnes âgées vivant seules chez elle, ce service doit être revu. Mieux valait l’ancien système, la gendarmerie fournissait le renseignement par téléphone. »
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion