Modélisation

Plus beau que moi… tumeur

Publié le 17/12/2019

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Bien connaître son ennemi pour mieux le combattre, est l'un des préalables requis en recherche clinique. Fidèles à ce principe, des chercheurs lyonnais sont parvenus à mettre au point des tumeurs artificielles destinées à ces essais thérapeutiques d'un nouveau genre qui s'émancipent du cobaye en chair et en os. Certes, utiliser la modélisation en recherche thérapeutique n'est pas vraiment nouveau, mais ce qui l'est plus, c'est que les fausses tumeurs, matériau de base de ces essais, sont produites par impression 3D. Les machines mises en œuvre n'utilisent pas d'encres bleue, rouge, jaune et noire… mais des cellules vivantes cultivées en laboratoire. En pratique, les ingénieurs de CTI Biotech, créateurs du procédé, utilisent au départ une véritable tumeur - un bout de métastase prélevé lors d'une biopsie, par exemple -, et isolent les trois types de cellules cancéreuses, fibreuses et vasculaires. Chaque famille cellulaire est cultivée durant plusieurs semaines. Ce qu'il faut de temps pour que les minuscules amas de cellules grossissent et atteignent une taille respectable. Puis, agglomérés dans un gel et mélangés, les mini-amas viennent alimenter les cuves à « encre » de la bio-imprimante. Afin de le solidifier au moment de l'impression, des lampes UV viennent chauffer le mélange. Avec une seule tumeur de départ, la machine à fabriquer des cancers imprime ainsi une centaine de tumeurs prêtes à l'emploi. L'objectif de cette néosynthèse est double. Elle permet d'abord d'éviter, ou du moins de limiter, le recours à l'expérimentation animale. Mais cette bio-impression permet aussi de réaliser de substantielles économies sur les coûts habituellement engagés lors de la mise au point d'un médicament. Le budget moyen de développement d'un anticancéreux est estimé à 2,5 milliards d'euros. L'économie attendue grâce à la bio-impression 3D serait de 20 %, soit 50 millions d'euros Pour une fois, le prix de l'encre d'une imprimante ne fera pas hurler…