Tout porte à penser que la prévention en matière de santé publique, qui n’a pas encore pris la place qu’elle devrait dans notre pays, devrait connaître un nouvel essor sous l’impulsion de la nouvelle ministre de la Santé.
Stéphane Le Bouler, secrétaire général du Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM), indique que le HCAAM a produit, en juin dernier, un avis sur la politique de prévention ayant notamment pour vocation à alimenter la stratégie nationale de santé qui fera l’objet d’un arrêté en fin d’année. Pour lui, la France souffre moins d’une insuffisance majeure de moyens financiers que d’une mauvaise articulation entre de nombreux plans de santé publique, pas toujours suffisamment dotés ni disposant d’objectifs suffisamment précis. Et de plaider pour « une stratégie qui définisse des priorités, dans un plan d’ensemble qui distribue des moyens dans le temps. En s’appuyant sur des acteurs de terrain dont le rôle devra être de mettre en œuvre des programmes d’actions ». Parmi ces derniers, du fait de l’atout clé représenté par leur proximité avec la population, les pharmaciens représentent le maillage le plus intéressant pour mener à bien une telle politique.
Pour Carine Wolf-Thal, la nouvelle présidente du Conseil national de l’Ordre des pharmaciens, il ne fait aucun doute que la prévention représente un domaine majeur pour l’avenir de la profession. Elle souhaite, « à l’image des déclarations de la ministre de la Santé, que la prévention soit considérée comme un investissement et non plus comme un coût ». L’Ordre a d’ores et déjà émis un certain nombre de propositions, comme l’incitation à la vaccination et des dépistages, en collaboration avec les pharmaciens biologistes et d'autres professionnels de santé. « Il est essentiel que les pharmaciens s’emparent de questions de prévention, un domaine sur lequel les Français nous attendent, ainsi que le montre un récent sondage. Nous avons de grandes marges de progression, nous devons être confiants et aller de l’avant », précise encore Carine Wolf-Thal.
Les projets novateurs de PHR
Qu’il s’agisse de la prévention primaire (réduction du risque d’apparition d’une pathologie) ou secondaire (réduction du risque de développer des complications d’une pathologie déjà identifiée), « l’important est que la profession soit reconnue en tant que telle comme acteur de santé de premiers recours », souligne Lucien Bennatan, président du Groupe PHR. Il insiste sur le rôle clé du réseau pour fournir des outils et des moyens afin d'être en mesure de s’investir pleinement et efficacement dans cette activité. Il regrette par ailleurs l’existence d’un déficit de communication vis-à-vis de l’ensemble de la population, y compris des autres acteurs de santé.
Lucien Bennatan rappelle à ce sujet que PHR met depuis plusieurs années à la disposition de ses adhérents des diététiciennes pour les accompagner dans leurs entretiens auprès de leurs patients, s’est impliqué dans les actes conventionnés (suivi des traitements par les anticoagulants oraux et antiasthmatiques) et les préparent pour les étapes suivantes qui vont être représentées par les bilans de médication et la vaccination. Mais il souhaite aller encore plus loin « en engageant nos adhérents dans des démarches plus proactives », selon les mots de son président.
Au programme, l’incitation au développement de la médecine naturelle ou alternative, permettant de compléter les conseils de prévention par une offre de produits (homéo, phyto, produits sans gluten…) et de services liés à l’hygiène de vie. Afin de matérialiser davantage le rôle d’acteur de santé du pharmacien, Lucien Bennatan souhaite aussi inciter ses adhérents à installer de véritables cabinets pharmaceutiques clairement identifiés, distincts de l’espace de confidentialité. Avec l’objectif de créer un vrai programme d’action soutenu par une logique forte, pour présenter aux patients les services proposés avec des engagements précis et dont le slogan pourrait être « Osez la santé, c’est mieux pour la vie ».
Enfin, dans le sillage de la télémédecine, le président de PHR a lancé l’idée d’un service de télépharmacie de premier recours, accessible même en dehors des horaires de fermeture de l’officine.
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