Le Quotidien du pharmacien. – Quel intérêt revêtent les médicaments hybrides pour l'exercice officinal ?
Philippe Liebermann. – Ils vont permettre au pharmacien d'adapter la prescription du médecin au cas particulier du patient en lui proposant un traitement dont le mode d'administration, la posologie ou même le conditionnement pourraient mieux correspondre à ses habitudes de vie, à sa compréhension. Ce sera peut-être une façon d'améliorer l'observance. Ces médicaments « similaires » sont également très intéressants pour l'officinal car il va pouvoir intervenir dans la prescription sans changer la classe thérapeutique du traitement initial. C'est une évolution du métier qui confirme le pharmacien dans sa qualité de spécialiste du médicament. Il fera le choix du traitement là où le médecin indique une voie thérapeutique. Cette distinction claire entre les deux professionnels de santé est effective dans d'autres pays comme au Canada où le pharmacien conserve son libre arbitre.
Sera-t-il recommandé, au moment de la substitution, d'expliquer au patient ce qu'est un médicament hybride ?
Il est de la responsabilité du pharmacien d'expliquer son traitement au patient. C'est son rôle fondamental pour que la personne comprenne sa pathologie, sa thérapeutique et observe son traitement. Mais inutile de rentrer dans la définition d'un médicament hybride par rapport à un générique. Ce qui intéresse le patient c'est qu'on lui conseille le bon médicament, celui qui sera le plus adapté à ses besoins. Il faut donc lui montrer l'intérêt que la substitution aura pour lui : par exemple, « je peux vous faciliter la prise du traitement qui aura moins d'effets secondaires car il est dosé différemment. » Si on explique au patient que le médicament hybride sera plus simple à prendre, plus adapté à son mode de vie, il l'acceptera d'autant plus facilement. Contrairement aux génériques qui n'apportent en général rien de plus que le princeps au patient, la spécialité hybride peut améliorer les conditions de prise du traitement. Bien sûr, il faudra prévenir le prescripteur de la substitution et du produit de santé choisi.
Que sait-on des conditions de substitution des spécialités hybrides ?
Ce que l'on connaît pour l'instant est précisé par l'article L5125-23 du CSP. Ces conditions sont proches de celles des médicaments génériques : « Le pharmacien peut délivrer par substitution à la spécialité prescrite une spécialité du même groupe générique ou du même groupe hybride, à condition que le prescripteur n'ait pas exclu cette possibilité par une mention expresse et justifiée portée sur l'ordonnance… » Et « lorsque le pharmacien délivre par substitution à la spécialité prescrite une spécialité du même groupe générique ou du même groupe hybride, il doit inscrire le nom de la spécialité qu'il a délivrée… ».
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