Installé à Boofzheim, petit village des bords du Rhin à vingt-cinq kilomètres de Strasbourg, Philippe Gaertner* parle régulièrement l’alsacien avec un bon quart de ses clients… et s’en sert même pour réaliser des entretiens pharmaceutiques avec certains d’entre eux. « Accueillir la clientèle qui le souhaite en alsacien, c’est la mettre à l’aise et faciliter le dialogue », explique le pharmacien qui n’a pourtant appris le dialecte qu’une fois installé à l’officine, car sa famille ne le pratiquait pas. Aujourd’hui, poursuit-il, « j’aime parler alsacien avec mes patients, car c’est une langue très imagée et pleine d’humour ». Il estime même que certains des entretiens pharmaceutiques qu’il a menés en alsacien « n’auraient jamais pu se faire » en français, non seulement pour des raisons de compréhension, mais aussi parce qu’un entretien est un échange et non pas un cours magistral. Si la personne parle mal le français, elle n’est pas en mesure de dialoguer : or le but des entretiens n’est pas d’asséner des vérités au patient, mais bien d’échanger avec lui.
Toutefois, l’alsacien a beaucoup reculé depuis vingt à trente ans : « Quand j’ai commencé, témoigne Philippe Gaertner, un client sur deux s’exprimait d’emblée en alsacien, alors que c’est un sur quatre maintenant, essentiellement les plus âgés. » Il y a trente ans, les pharmaciens alsaciens exigeaient presque systématiquement de leurs préparatrices qu’elles maîtrisent le dialecte. Aujourd’hui, ce n’est plus une condition sine qua non, même si la pratique de l’alsacien reste souvent nécessaire. « Dans mon équipe, trois personnes sur huit le parlent mais, à mes débuts, il fallait que des dialectophones soient présents en permanence et on organisait les congés et les roulements en fonction de cette exigence », se souvient M. Gaertner.
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