Le Quotidien du pharmacien.- Est-ce intéressant pour un adjoint d'acquérir 10 % du capital de son officine ?
Philippe Becker.- L'adjoint a toujours eu la possibilité d'acquérir des parts au sein d'une officine. Mais cela modifiait systématiquement son statut : il devenait alors co-titulaire ou titulaire. L'originalité du décret n° 2017-354 du 20 mars 2017 est de permettre à l'adjoint de rester salarié, tout en ayant 10 % dans le capital de l'entreprise. Cela lui offre la possibilité de monter d'une marche au sein de l'officine, avec un investissement raisonnable, et en gardant les mêmes conditions de protection sociale que tout adjoint. Les relations de travail entre le titulaire et l'adjoint associé restent ainsi toujours régies par la convention collective des pharmaciens d'officine.
Seulement une cinquantaine d'adjoints ont bénéficié de cette disposition qui existe depuis près de deux ans. Comment expliquez-vous un démarrage aussi lent ?
Les adjoints n'ont pas été assez encouragés à bénéficier de cette disposition. Certains craignent, à tort, de perdre leurs parts, en cas de séparation avec le titulaire. Par ailleurs, à mon sens, le taux de 10 % n'est pas assez important. Pour que cette disposition soit davantage attractive, le texte devrait évoluer et permettra à l'adjoint d'acquérir entre 20 et 25 % de la SEL, tout en restant salarié. Cela lui permettrait d'acquérir plus facilement la totalité de l'entreprise en cas de transmission.
Par ailleurs, le décret n° 2017-354 permet à l'adjoint d'accéder aux mêmes possibilités de prise de participations que les titulaires, en détenant des participations indirectes dans 4 SEL de pharmacie (autres que celle où il exerce) via une ou plusieurs SPFPL. Quel en est l'intérêt pour l'adjoint ?
Il s'agit là d'une tout autre démarche qui sera, à mon sens, marginale. Car elle est en contradiction avec l'objectif primaire de l’adjoint qui est de prendre, à terme, une participation significative dans l'officine où il travaille. Par ailleurs, la grande majorité des pharmaciens adjoints ont des moyens financiers limités. Cet alinéa du décret n° 2017-354 a donc peu de portée pratique. Mais l'on ne peut jamais exclure qu'un adjoint fortuné s'engage dans une telle aventure financière, autorisée par la loi.
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