Régulièrement mis en cause lorsque surviennent des polémiques sur le médicament, les centres de pharmacovigilance régionaux sont farouchement défendus par neuf pharmacologues signataires d'une tribune dans « Le Monde ».
Chaque crise liée au médicament relance le débat sur l’efficacité de la pharmacovigilance en France. Pas plus tard qu’en 2017, l’affaire du Lévothyrox a suscité de nouvelles interrogations, jusqu'à viser la responsabilité de différentes instances de régulation et de décision, nationales, territoriales, mais aussi régionales au travers des Centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Aujourd'hui, alors que la menace se précise sous couvert d'une réorganisation de la vigilance sur les produits de santé en cours, neuf pharmacologues, chefs de services de pharmacologie de CHU et CHRU, chercheurs à l’Inserm, PU-PH à Lille, Tours, Bordeaux, Toulouse, Marseille et Saint-Etienne, signent une tribune dans « Le Monde » daté du 24 avril.
Ces pharmacologues mettent en garde contre « les risques de dérive vers un système trop administratif ou trop territorialisé ». Dans les pages du quotidien, ils défendent le caractère unique des CRPV et leur rôle privilégié de détection et d’analyse des premiers signaux d’alerte d’un risque médicamenteux, « des activités qui s’articulent à l’interface de l’organisation territoriale assurée par les ARS et de l’organisation nationale sous la responsabilité de l’ANSM ». La tribune rappelle que ce travail de réseau et de terrain a souvent été occulté par les emballements médiatiques, comme dans l’affaire du Mediator. Pourtant, nombre dossiers, soulignent les pharmacologues, ont démontré le rôle majeur des CRPV : dispositif intra-utérin au lévonorgestrel (Mirena), méningiomes sous acétate de cyprotérone (Androcur), 5-fluoro-uracile (5-FU), docétaxel, acide valproïque, entéropathie sous olmésartan…
Pour chacun de ces cas, les CRPV ont su « générer des signaux pertinents et participer, grâce à leur vision générale du médicament et à leurs compétences en pharmacoépidémiologie, à l’analyse de ces signaux ». Une contribution précieuse aux décisions prises par les agences du médicament française et européenne. Parce qu’ils sont en lien direct avec le terrain et sont les premiers interlocuteurs des patients et des professionnels de santé, les CRPV sont d'incontournables lanceurs d’alerte. La crise liée au changement de formule du Lévothyrox en avait donné une nouvelle fois la preuve. Ils avaient été les premiers, dès l’été 2017, à faire remonter les effets indésirables, les tableaux cliniques inhabituels « et les souffrances de patients en grand désarroi… ».
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion