Tandis que l'épidémie à coronavirus s'étend en France, les mesures de protection se déploient. Pour éviter la pénurie possible de solutions hydro-alcooliques, l'hypothèse d'une fabrication officinale fait son chemin. Certains pharmaciens ont même franchi le pas.
La demande officielle en a été faite par l'Ordre et les syndicats d'officinaux. Les représentants professionnels appellent de leurs vœux la parution d'un arrêté permettant la fabrication dans les officines de solutions et gels hydro-alcooliques. Pour l'heure, la formule validée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) n'appartient pas au formulaire national et ne peut donc être réglementairement utilisée dans les préparatoires officinaux. Président de l'URPS Pharmaciens des Hauts-de-France, Grégory Tempremant milite toutefois pour la mise en place de mesures exceptionnelles compte tenu de la situation. « Même si nous n'en faisons pratiquement plus, les préparations sont tout de même l'une des bases de la profession. Les formules de l'OMS circulent sur Internet pour inciter les gens à les faire eux-mêmes, pourquoi ne s'appuierait-on pas sur le savoir-faire des pharmaciens ? ». Reste à savoir quel organisme ou institution pourrait autoriser les officinaux à préparer puis commercialiser des gels hydro-alcooliques. Une question à laquelle Grégory Tempremant n'a pas de réponse pour le moment.
Titulaire à Caen, Franck Quesnelle n'a, pour sa part, pas attendu la publication d'un arrêté pour préparer lui-même des gels hydro-alcooliques et les vendre à ses patients. « Ce produit n'est pas inscrit au formulaire certes, mais j'ai décidé de prendre cette responsabilité au vu de l'urgence sanitaire ». Comme le prévoit l'article L3131-3 du Code de la santé publique, « les professionnels de santé ne peuvent être tenus pour responsable des dommages résultant de la prescription ou de l'administration d'un médicament lorsque leur intervention est rendue nécessaire par l'existence d'une menace sanitaire grave ». Le pharmacien normand espère tout de même que le contexte actuel incitera les autorités à inscrire ces gels dans le formulaire. « La situation est floue. Comme l'a rappelé l'Ordre, cela reste interdit, mais l'article du Code de la santé publique permet d'y déroger. Des confrères font la même chose que moi sans que la Direction générale de la santé ne s'en émeuve ». La formule est simple d'accès et préparer ces gels n'a pas nécessité de grands changements d'organisation pour Franck Quesnelle. Seul écueil désormais : « cela devient très difficile de commander les matières premières et le flaconnage. Tous ceux qui en demanderont à partir d'aujourd'hui vont avoir du mal à en obtenir », observe-t-il.
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