VOILÀ bientôt quinze ans qu’un régime d’assurance médicaments, couvrant l’ensemble de la population pour rendre les médicaments accessibles à tous, a été a été instauré au Québec. Quels en sont les résultats? C’est ce que résume le Pr Jacques Le Lorier, chef de l’unité de recherche en pharmaco-économie à l’université de Montréal, dans une interview à « Actualité médicale ». D’abord un constat : on consomme de plus en plus de médicaments et « de plus en plus de nouveaux produits qui ont des avantages relativement faibles sur ce qui existe déjà, mais avec des prix beaucoup plus élevés ». Or, précise – t-il, « leur mise au point continuera de coûter très cher. Nous sommes dans une situation difficile pour tout le monde et elle va devenir encore plus difficile ». Autre problème : la pharmacovigilance qui « fait pitié » (sic). « Entre ce qu’on a, s’exclame – t-il, et rien du tout, c’est à peu près pareil ! ». Dernière observation : la guerre n’a jamais cessé entre génériques et novateurs. S’il faut des brevets pour récompenser les innovations, la question porte sur leur durée, affirme – t-il. Situation que confirme Pierre Fiset, chef de service à l’hôpital de pédiatrie de Montréal, qui souligne les hiatus du système de santé : listes d’attente trop longues, pénurie de professionnels de santé, difficulté d’accès aux soins. La solution pour pallier ces inconvénients passe, conclut-il, par une meilleure organisation de ce système de santé « en répondant aux besoins de la population ».
BELGIQUE
Pénaliser surtout les pharmaciens
PLUS DES DEUX TIERS des économies prévues dans le budget 2011 de la santé sont à réaliser dans le domaine du médicament. Une des pistes avancées est de fixer des seuils élevés pour la prescription en DCI, la responsabilisation des pharmaciens étant rendue structurelle. « Cette mesure (porter tout le poids des économies sur les médicaments, NDLR) est tout à fait disproportionnée, s’insurge dans « Le journal du médecin » Léo Neels, directeur général de Pharma.Be, l’organisation syndicale fédérale, et injuste puisque les dépenses en produits pharmaceutiques représentent seulement 17 % des dépenses de l’assurance-maladie, et seulement 12, 8 % si l’on tient compte uniquement des revenus de l’industrie. » Y compris d’ailleurs la TVA et les frais de distribution. Cela est d’autant plus incompréhensible, poursuit – il « que 47 % du montant que l’assurance-maladie consacre au remboursement des médicaments, sont aussitôt investis dans le secteur innovant, situation unique au monde ». Le responsable syndical insiste donc sur le fait que le prochain gouvernement et les partenaires des soins de santé aient la volonté de créer un partenariat durable permettant de répondre légitimement à leurs aspirations mutuelles ainsi qu’à celles des citoyens.
ROUMANIE
Assurance santé mal assurée
LE PAYS dépense de moins en moins pour ses soins de santé (5 % à peine de son PIB), ce qui explique le départ vers la France ou la Belgique des praticiens. Avec pour conséquence que la part payée par le patient (100 % des dépenses privées en 1995), s’est réduite de 40 à 25 %. Le principe du coût partagé avec l’État s’applique aux médicaments délivrés tant en ambulatoire qu’aux visites chez les médecins spécialistes même sans en avoir référé au médecin traitant. Les délais de rendez-vous étant assez longs, un accès aux soins plus rapide ou de meilleure qualité existent… mais avec suppléments. Ce système est alimenté à 62 % par des cotisations sociales prélevées non sur le salaire mais sur le revenu. Un accord national entre le fonds national de santé (qui gère le budget) et le ministre de la Santé publique, définit chaque année le niveau de remboursement, les conditions de délivrance et les mécanismes de paiement. « Pharmaceutical executive » qui rapporte cette information indique également que la situation en Italie est toujours délicate, la survie de nombreuses pharmacies étant remise en cause par la baisse du prix de vente des médicaments, instaurée par le budget 2011 de la santé, qui provoquerait une baisse corrélative du chiffre d’affaires des officines de 30 %.
BELGIQUE
La solution, c’est l’OTC
CHEZ LES ANGLAIS, neuf médecins sur dix pensent que les produits de santé en vente libre ont un rôle déterminant à jouer dans leur pratique journalière. La même proportion est persuadée que : leur pratique pourrait récolter les bénéfices d’une plus grande prise de conscience par les patients de leur propre santé via ce type de produit. Telle est la remarque que fait Marc Ghyseels, responsable de la Bachi (l’AFIPA belge). La prescription de ce type de produit ne peut qu’aider le patient à avoir aussi confiance dans le produit « à condition que médecins et pharmaciens, c’est primordial, reçoivent de l’information continue des laboratoires ». Il précise également qu’il est temps de réfléchir à un autre mode de remboursement en dehors de la seule prescription obligatoire : « Il n’est absolument pas question, affirme – t-il, de remettre en cause le rôle essentiel du pharmacien, par contre, il est important de prendre en considération des produits en vente libre qui sont efficaces, pas très chers, et avec des effets secondaires limités, sans quoi ils ne seraient pas en vente libre. »
SUISSE
Toujours la Sécurité sociale
LE CONSEIL national (le Parlement helvétique) vient de rejeter le paquet de mesures élaboré par l’ancien ministre de la Santé, Pascal Couchepin, visant à freiner la hausse des coûts de la santé. « Les primes des caisses maladies continuent allégrement d’augmenter, explique « Tribune médicale », et pourtant la réduction des coûts dans le domaine de la santé relève plus que jamais du serpent de mer ». Ces mesures auraient pourtant fait économiser prés de 300 millions de francs suisses (400 millions d’euros) par an. D’autres pistes sont avancées pour les remplacer, notamment l’instauration de réseaux de soins coordonnés (mais l’organisation suisse des patients brandit la menace référendaire si ce modèle devait entraîner des coûts trop élevés pour les patients), ou bien la mutualisation des caisses d’assurance (qui a pourtant déjà été rejetée l’an dernier) ou encore le dossier électronique des patients « conçu pour éviter les abus » (nous connaissons !). Dans tous les cas, conclut Urs Schwaller, membre de la commission de la Sécurité sociale et de la Santé publique du Conseil des États, « le temps est compté, et l’horloge de la politique de santé avance inexorablement ».
ALLEMAGNE
Prix fixes pour les médicaments
LE BUNDESTAG allemand vient d’adopter une loi qui va interdire désormais aux laboratoires pharmaceutiques de fixer librement le prix de leurs médicaments, comme cela leur était possible jusqu’à présent. Cette mesure fait suite à une étude qui précise que les produits, qu’ils soient ou non brevetés, sont dans le pays 50 à 100 % plus chers que dans d’autres nations européennes.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion