AU GRÉ des gouvernements, la Santé dispose d’un ministère à part entière, ou bien est rattachée au Travail et à l’Emploi, comme ce fut le cas avec Xavier Bertrand, ou aux Affaires sociales, comme aujourd’hui. Dans ce cas, la plupart du temps, un ministère délégué (confié à Nora Berra dans le précédent gouvernement) ou un secrétariat d’État lui est dédié. Tel n’est pas le choix fait par François Hollande et son Premier ministre, Jean-Marc Ayrault. Du moins jusqu’aux élections législatives qui, en cas de victoire de la gauche, pourraient être l’occasion d’un remaniement ministériel et de l’entrée de plusieurs secrétaires d’État.
Le choix de Marisol Touraine n’est pas une surprise. Depuis longtemps, cette ancienne conseillère de Michel Rocard est devenue la grande spécialiste des questions sociales et de santé du parti socialiste. De grands yeux clairs et une tête bien faite, Marisol Touraine collectionne les titres et les diplômes. Normalienne, diplômée de Science po, agrégée d’économie, elle est députée d’Indre-et-Loire (en… Touraine) et dirigeait, durant la campagne de François Hollande, un pôle social, santé, handicap et personnes âgées, périmètre qu’elle retrouve à la tête de son ministère. Fille du sociologue Alain Touraine, mariée à un ambassadeur, mère de trois enfants, elle est la numéro 6 dans l’ordre protocolaire du gouvernement. Proche du nouveau ministre de l’Économie et des Finances, Pierre Moscovici, elle avait soutenu Dominique Strauss-Khan, avant de se rapprocher de François Hollande pour l’élection présidentielle.
Lors de la campagne électorale, elle a plusieurs fois indiqué qu’elle n’abrogerait pas la loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) et ne remettrait pas en cause les agences régionales de santé (ARS). Elle a annoncé un plan d’urgence pour l’installation des jeunes médecins et sa volonté d’améliorer la répartition des médecins sur le territoire ; elle s’est également prononcée pour l’encadrement des dépassements d’honoraires. Autre priorité pour la nouvelle ministre, la réforme de la dépendance, qui devrait être lancée avant la fin de l’année ; elle devrait notamment passer par un doublement des plafonds de l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) pour les personnes les moins autonomes. On sait en revanche très peu de chose sur la politique du médicament qu’elle entend mener, en dehors de la volonté exprimée par François Hollande de peser sur les prix et les volumes.
Elle aura à ses côtés trois ministres délégués : Michèle Delaunay, chargée des personnes âgées et de la dépendance, Dominique Bertinotti, chargée de la famille, et Marie-Arlette Carlotti, chargée des handicapés. À noter par ailleurs qu’Aquilino Morelle, médecin et énarque, qui avait corédigé, début 2011, le rapport de l’IGAS* sur le Mediator, devient conseiller politique du président de la République, dont il rédige régulièrement les discours.
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