L'information a été révélée il y a exactement 3 semaines. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) annonçait alors sa volonté de mettre en place une nouvelle mesure de protection des utilisateurs d’antalgiques sans ordonnance. En pratique, il s'agit de sortir les spécialités contenant du paracétamol, de l’ibuprofène ou de l’acide acétylsalicylique – seuls ou en association – de l’espace libre accès. À noter que sur les 484 spécialités inscrites aujourd'hui la liste de médicaments autorisés en libre accès, 36 contiennent du paracétamol et 46 un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Ainsi, 82 présentations sont potentiellement concernées par cette mesure. Le projet n'a pas manqué de susciter des réactions, tant du côté des consommateurs, que de celui des professionnels de santé.
Pour mesurer le degré d'acceptation des officinaux à la mesure envisagée, lequotidiendupharmacien.fr a posé la question : « Êtes-vous favorable au retrait du paracétamol et des AINS du libre accès ? » La réponse a été sans ambiguïté. Plus de 8 pharmaciens sur 10 (84,16 %) voient d'un bon œil cette prochaine évolution. Une opinion bien tranchée cependant assortie de quelques commentaires tantôt critiques, parfois fatalistes, voire désabusés…
Remise en cause du libre accès
« Si on avait commencé par ne pas les y mettre (N.D.L.R., en libre accès) », suggère avec un peu d'ironie Marie-Odile. « Tout à fait, lui répond Pascal. Mais jusqu'à preuve du contraire, il y a bien longtemps que sur le médicament on préfère écouter les associations de consommateurs, les journalistes, la Cour des comptes, la Haute Autorité de santé… plutôt que les pharmaciens ! » Philippe, qui a sans nul doute répondu « oui » à la question, en profite pour égratigner le principe même du libre accès : « la vente libre encourage une autoprescription et une autoconsommation qui nuit aux vertus, à la qualité et à l'efficacité du produit. » Et de citer l'exemple de son petit-fils de 7 ans. « Un peu triste à la suite d'une chute légère et sans gravité, il m'a dit : "je crois que je devrais prendre un Doliprane…" » Automédication, libre accès, consommation… la banalisation n'est pas loin, semblent dire beaucoup d'internautes. Heureusement, les comportements vertueux de certains professionnels permettent de résister à cette tendance lourde. « Il reste encore des pharmaciens qui refusent de banaliser l'utilisation de ces médicaments et qui ne poussent pas à la consommation, au détriment de l'économie de leur officine, mais pour la sécurité des patients », témoigne ainsi Laurianne. Nous voilà rassurés.
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