Humeur

Panthéon

Publié le 28/11/2013
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La réforme fiscale, la dette, la Syrie, l’Iran ? Non, le sujet qui passionne le tout-Paris, c’est le choix du prochain "grand homme" qu’on va mettre au Panthéon. Un casse-tête. D’abord parce que tout le monde a son idée là-dessus. Des groupes de pression se sont constitués. On est pour Pierre-Brossolette ou Jean Zay ou d’autres. Ensuite, on envisage d’y mettre une femme, par exemple Olympe de Gouges ou Germaine Tillon. Mais le féminin de "grand homme", c’est grande femme, ça ne va pas. J’ai découvert, en lisant des gens plus cultivés que moi, que le Panthéon, c’était la réponse de la Révolution de 1789 à la religion, la création d’un sacré laïc. Analyse qui m’en bouche un coin. Saint Victor Schœlcher, en quelque sorte. D’ailleurs, habiter le Panthéon sans l’avoir demandé, c’est intolérable. Je suis sûr qu’il y en a qui y sont et n’auraient pas voulu qu’on les y envoie. On a profité de ce qu’ils étaient morts et qu’ils ne pouvaient résister. Pour toute nouvelle candidature, un formulaire d’adhésion s’impose. De sorte qu’on n’enverrait dans ce sanctuaire laïc que des gens qui en auraient fait la demande de leur vivant.

› RICHARD LISCIA

Source : Le Quotidien du Pharmacien: 3050