« La profession évolue, constate Hughes Videlier, président du Conseil régional de l’Ordre des pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes. Le point de départ, c’est la loi Hôpital, patients, santé et territoires, qui disait pour la première fois que le pharmacien était un professionnel de santé. Dès 2011, la Cour des comptes avait proposé que les pharmaciens vaccinent. Début 2017, il a fallu convaincre la profession. C’est vraiment devenu concret quand les régions expérimentatrices ont été désignées. »
Pour lui, « cette expérimentation de la vaccination a montré que l’on pouvait faire confiance aux pharmaciens. Aujourd’hui, le champ des possibles est immense », se félicite-t-il. Il estime qu’avec la désertification médicale, c’est désormais une obligation de confier de nouvelles missions au pharmacien. « Et il faut arrêter de travailler chacun dans notre coin », recommande-t-il.
Les mentalités ont évolué
De son côté, Olivier Rozaire, président de l’Union régionale des professionnels de santé (URPS) pharmaciens d’Auvergne-Rhône-Alpes affirme que « l’expérimentation de la vaccination a permis de faire évoluer les mentalités. Au départ, il y avait une hostilité des médecins, qui a baissé après un an d’expérimentation ». Il s’interroge à présent sur l’élargissement des compétences vaccinales : « Va-t-on autoriser les pharmaciens à injecter davantage de vaccins ? » « Dans nos officines, nous avons la vaccination, le bilan de médication, les entretiens pharmaceutiques, etc. Nous avons l’impression que tout arrive en même temps et que les pharmacies ont un peu de mal à tout digérer. Les jeunes de la profession, en revanche, sont très en appétence par rapport à ces nouvelles missions. »
Pour lui, ces missions soulignent une « vraie reconnaissance du rôle du pharmacien comme acteur de santé. La vaccination a amené une approche totalement différente des patients par rapport aux pharmaciens. Si on a des bons résultats sur la vaccination, on nous attendra sur d’autres sujets ».
Il estime en outre que la prescription pharmaceutique est toujours dans les tuyaux. Et par ailleurs, le directeur de l’agence régionale de santé d’Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Yves Grall, a sollicité les pharmaciens pour travailler sur l’antibiorésistance. « Cela pourrait passer par la réalisation de tests de dépistage de l’angine bactérienne », envisage Olivier Rozaire. Encore une nouvelle mission pour les pharmaciens !
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