L'Autorité de la concurrence confirme et signe. Comme en 2013, elle préconise un « assouplissement partiel et encadré » du monopole officinal pour permettre la vente de médicaments de prescription médicale facultative (PMF) en parapharmacie et GMS. Mais sans fragiliser le maillage officinal, assure-t-elle.
Dans son avis, l'Autorité revient sur son dada : l'ouverture du monopole officinal pour les médicaments sans ordonnance, auxquels elle ajoute certains dispositifs médicaux, plantes médicinales et huiles essentielles, qui permettrait de vendre ces produits dans les parapharmacies et les grandes et moyennes surfaces (GMS). Réaffirmant « la pleine justification du monopole pharmaceutique », elle propose à nouveau une vente « encadrée » afin de multiplier les lieux de distribution du médicament, offrir une possibilité de plus au patient qui fait ses courses en GMS sans qu'il ait besoin de faire un détour par une pharmacie, fournir une plus grande concurrence sur les prix au bénéfice du pouvoir d'achat du patient…
Seule différence avec ses propositions de 2013, l'instance renforce les conditions de vente de ces médicaments PMF hors officine : présence obligatoire et continue d'un pharmacien sur les lieux de vente ; vente dans un espace dédié avec sa facturation propre ; garantie de l'indépendance du pharmacien vis-à-vis de son employeur par diverses mesures comme l'interdiction de fixer des objectifs de vente ; inscription de ce pharmacien à l'Ordre des pharmaciens ; inspections des établissements par les autorités de santé ; autorisation à obtenir auprès des autorités compétentes pour pouvoir vendre des médicaments. Ces autorités pourront motiver leur refus si ce nouveau lieu de vente était à même de fragiliser une (ou des) pharmacie d'officine existante.
« La France est l'un des rares pays qui applique un double monopole - dispensation à l'officine et par un pharmacien. Le monopole pharmaceutique est important, mais la vente en officine est un modèle qui pourrait être assoupli en faveur du pouvoir d'achat des Français. Dans d'autres pays, l'ouverture du monopole s'est accompagnée d'une forte baisse des prix, sans risque augmenté pour la santé publique dès lors que le cadre approprié a été mis en place », assure la présidente de l'Autorité de la concurrence, Isabelle de Silva. Une assertion systématiquement réfutée par la profession, chiffres à l'appui. Sans compter la déstabilisation du maillage officinal qui risque de découler de cette ouverture du monopole.
Quant aux autres missions des pharmaciens, de la dispensation des médicaments sur ordonnance aux entretiens pharmaceutiques en passant par la vaccination antigrippale, il n'est pas question de les exporter hors de l'officine. En revanche, l'Autorité de la concurrence ne s'oppose pas à la possibilité d'accéder et d'utiliser le dossier pharmaceutique (DP) en GMS et parapharmacie.
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