Il est par exemple surprenant que les mesures protectionnistes adoptées par Donald Trump n'aient pas encore réduit le déficit de la balance commerciale des Etats-Unis, un peu comme si les importateurs américains se moquaient de la hausse des tarifs douaniers ; que le même Trump ne parviennne pas à obtenir la nomination à la Cour suprême d'un juge conservateur parce que la résistance des démocrates est forte ; que le Brexit devienne l'arsenic qui empoisonne la vie quotidienne des Britanniques alors qu'ils en attendaient une forme de libération ; que le président turc, Recep Yassip Erdogan, ait plaidé la cause des populations enfermées dans l'enclave syrienne d'Idlib auprès de Poutine et qu'il ait empêché une offensive qui aurait fait des milliers de morts. Le même Erdogan, il y a quelques mois, s'était emparé de la région d'Afrin, dans le nord la Syrie, et en avait expulsé les Kurdes. Le voilà qui, d'un seul coup, se transforme en protecteur des opprimés et que Poutine l'écoute.
Il s'est produit, il y a quelques jours, un incident grave dans le ciel de Syrie qui aurait pu déclencher une nouvelle guerre. Un missile syrien a abattu un avion de renseignements russe, tuant 14 personnes. Moscou a d'abord accusé Israël d'être responsable de la catastrophe parce que, au même moment, quatre avions israéliens bombardaient une position syrienne. Israël s'est confondu en excuses mais a démontré son innocence et Moscou a fini par accepter sa version des faits. Comme, dans tout ce qui concerne la Russie, la Syrie, la Turquie, l'Iran, nous avons affaire à des régimes autoritaires qui ne parlent que le langage de la force, cette évolution des faits est des plus rassurantes. Elle démontre à la fois que les artilleurs syriens sont incompétents et dangereux, que M. Poutine n'est pas hostile aux mesures de dissuasion prises par Israël contre l'Iran, et que M. Erdogan, plongé dans ce monde-là, dont on craignait qu'il n'eût ni foi ni loi, y obtient des résultats positifs.
Une mesure positive de la Chine.
De la même manière, s'il est vrai que le Brexit risque de se terminer en désastre pour le Royaume-Uni, l'Union européenne fait tout ce qui est en son pouvoir pour l'éviter, notamment en adoptant une attitude intransigeante sur les dispositions qui affirment la cohérence de l'UE. En Autriche, le chancelier Sebastian Kurz, allié aux populistes, occupe la présidence de l'Europe, ce qui ne gêne pas ses vingt-sept partenaires. Si l'Europe est affaiblie par le conflit sur l'immigration qui oppose la chancelière Angela Merkel aux éléments les plus conservateurs de son gouvernement, et par l'avènement d'une coalition populistes-extrémistes de droite en Italie, le sommet européen de la semaine dernière s'est déroulé dans de bonnes conditions. Certes, on peut attendre de l'UE des initiatives plus fortes que les soins qu'elle administre à ses plaies, mais elle tient bon, même si le gouvernement hongrois est menacé par une procédure de Bruxelles contre la réduction des libertés essentielles en Hongrie, et si la Pologne est visée par une démarche européenne de la même nature.
Ainsi va la vie dans un monde très imparfait mais moins porteur de catastrophes que l'on aurait pu le craindre en observant les changements géopolitiques qui se sont produits depuis au moins deux ans. Comme dirait l'autre, le pire n'est pas sûr. Il est bon d'apprendre que M. Erdogan n'est pas un monstre et que M. Poutine ne veut pas rayer Israël de la carte. Donald Trump est d'abord apparu comme un éléphant dans un magasin de procelaine, mais en réalité la porcelaine est brisée depuis longtemps. Son protectionnisme joue maintenant dans le sens d'un rééquilibrage du commerce mondial. Xi Jinping a décidé de baisser les droits de douanes pour les produits importés par la Chine de nombre de pays, sauf les Etats-Unis. Tiens, quelle bonne idée ! Une mesure libérale, au pays de l'égoïsme national.
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