LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Vous suivez les procédures collectives d’officines depuis longtemps. Pourquoi leur nombre est-il aussi important aujourd’hui ?
LAURENT SIMON.- Il faut se rappeler le contexte économique. En 2008, au début de la crise, les banques n’ont pas joué le jeu pour financer la trésorerie des officines qui avaient des difficultés, et ce sont les grossistes qui ont pris le relais, pendant près d’une année. Mais, depuis un an, les grossistes ont diminué leur aide et l’on voit donc maintenant beaucoup d’officines en grande difficulté. Hélas, le nombre de procédures collectives touchant des pharmacies devrait augmenter fortement en 2010, comme cela a déjà été les cas à la fin des années 1990 et au début des années 2000, à la suite de l’effondrement des marges et du prix élevé du crédit.
Est-il intéressant pour un jeune pharmacien d’acheter une officine dans le cadre d’une procédure judiciaire ?
Pas toujours. La procédure de redressement judiciaire est longue : elle peut durer de douze à dix-huit mois, et il faut avoir une trésorerie et un apport personnel suffisants. En outre, on peut parfois s’épuiser dans un dossier de reprise qui n’aboutit finalement pas. Dans le cadre du redressement judiciaire, par exemple, il est rare qu’un plan de cession de la pharmacie aboutisse lorsque le titulaire et l’administrateur nommé par le tribunal envisagent un plan de continuation de l’activité. Dans ces cas-là, il est inutile de s’épuiser dans la constitution et le montage d’un dossier de reprise. En outre, l’appel d’offres à la reprise lancé le cas échéant par l’administrateur judiciaire peut simplement servir à faire fléchir les créanciers dans le cadre de la négociation d’un plan de continuation. De même, dans le cas d’une liquidation, la reprise de l’officine est possible, mais le pharmacien candidat à la reprise va se trouver en concurrence avec d’autres acquéreurs et c’est, en général, la meilleure offre qui est retenue.
Faut-il se faire accompagner par un professionnel du droit dans le montage d’un dossier de reprise d’une officine en redressement ou en liquidation ?
C’est indispensable, car il faut bien connaître la procédure, savoir bâtir son offre de reprise et éviter de servir de « lièvre » dans un dossier. Surtout, il faut être bien conseillé pour ne pas perdre son temps si la cession de l’officine n’est pas possible. Enfin, le droit pharmaceutique étant très souvent méconnu des administrateurs judiciaires, mieux vaut être appuyé par un spécialiste des officines pour éviter les difficultés dans la rédaction de l’acte de cession.
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