Entre l'article 66 modifiant la prescription du « non substituable » (NS) et le « trop-perçu » au titre des honoraires de dispensation de médicaments spécifiques, l’addition risque de s’alourdir pour l’officine, qui pourrait perdre environ 300 millions d’euros de marge à cause de la première mesure et devrait rembourser 150 millions d'euros à l’assurance-maladie dans le second cas.
Et cela sans compter les économies à hauteur de 960 millions d’euros sur le médicament qui devraient figurer au projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2020, ainsi que les 120 millions d’euros de pertes de marge associées au déremboursement de l'homéopathie. C’est dire l’ampleur des menaces qui pèsent sur l’économie officinale et que n’ont pas manqué de brandir les représentants des syndicats, des groupements mais aussi des laboratoires génériqueurs à la table ronde lors de la Journée de l’économie de l'officine, organisée le 25 septembre par « le Quotidien ».
Le directeur général de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM) n’est pas resté sourd à ces inquiétudes. Concernant le « trop-perçu », Nicolas Revel a concédé « comme au cours de toutes mutations, lorsque la maquette financière bouge, il y a lieu de la réajuster ». Sur cette question, il a promis d'entrer en concertation avec la profession. Concernant l’article 66 de la loi de financement de la Sécurité sociale (LFSS) pour 2019, qui prévoit une réforme en profondeur du « non substituable » (NS) susceptible de provoquer une « TFRisation » généralisée par un alignement du prix des princeps sur celui des génériques, le directeur de la CNAM a, en revanche, indiqué qu’il ne relevait pas de son champ de compétence. Ce scénario redouté par les syndicats de pharmaciens, l’est tout autant des génériqueurs, comme l’a souligné Stéphane Joly, président du GEMME. « Il est d’ores et déjà prévisible que 80 % des princeps vont s’aligner. Aujourd’hui déjà, sur 800 groupes génériques, 280 sont "TFRisés" et pour 260 les prix sont alignés. Le problème sera le même quand l’article 66 sera appliqué. Il ne faut pas se faire d’illusion, les laboratoires vont donner l’information aux médecins. Les patients vont prendre le pouvoir sur les princeps ! », prédit-il, augurant des jours difficiles pour les génériqueurs déjà soumis, en France, à un niveau de rentabilité parmi les plus faibles au monde.
Bien que l’article 66 ne soit pas du ressort de la construction conventionnelle, comme il l’a précisé, Nicolas Revel n’en a pas moins promis que l’impact éventuel d’une « TFRisation » généralisée serait intégré dans le pilotage global de la réforme de l’économie officinale. « La substitution n’a pas une dimension métier mais une dimension économique. C’est un choix économique que nous avons fait ensemble. Si l’article 66 vient à bouger les lignes, son impact sera intégré au tableau de bord de la réforme de l’économie officinale. Lors de la clause de revoyure, en 2021, nous verrons dans quelle mesure les choses ont bougé par rapport à 2016, qui est l’année de référence inscrite à l’avenant 11 », a-t-il promis. Pour l’heure, le directeur de la CNAM estime qu’il est toutefois prématuré de prêter de tels effets à un dispositif initialement prévu pour développer le générique. « Un dispositif qui n’a pas pour but, a-t-il rappelé, d’affaiblir un secteur et de fragiliser ce qui était pour nous source d’économies. »
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