Daech vient de prouver que la stratégie des Américains et de leurs alliés, qui est fondée sur des bombardements aériens, est inopérante. Ni les forces syriennes, épuisées par plus de trois années d’une guerre impitoyable, ni les troupes irakiennes, mal entraînées, peu courageuses et prêtes à s’enfuir devant le danger, ne sont capables de contenir la progression de troupes motivées et, surtout, indifférentes à la mort. S’il est vrai que des bombardements contre l’armée de Bachar Al-Assad, suivies de la liquidation de son régime (vaste programme), auraient pu empêcher la naissance de l’État islamique, aucun pays occidental n’a envie d’envoyer des troupes au sol en Irak. Les analyses de nos militaires, qui contiennent toutes une critique sévère de la politique de Barack Obama, mériteraient donc d’être nuancées.
Le débat sur l’intervention au sol des Occidentaux est en effet biaisé. Le président américain avait pour projet de mettre un terme à deux guerres, en Irak et en Afghanistan, dont les conséquences avaient été dénoncées par à peu près toutes les chancelleries. On a assez reproché à l’Amérique de se mêler de ce qui ne la regarde pas au Proche-Orient pour accorder à M. Obama le crédit de sa prudence lors du printemps arabe. La question ne devrait donc pas porter sur ce que l’Amérique doit faire ou ne doit pas faire, mais sur ce qui est préférable, négligence bénigne face aux déchirements du Proche-Orient, ou au contraire puissante invasion pour éliminer des gens sans foi ni loi. François Hollande ne cesse de se référer à cette fin août 2013 où M. Obama a renoncé à bombarder les forces de Bachar, à la grande déception de notre président. En même temps, on considère que l’intervention des forces françaises, britanniques et américaines en Libye a eu des effets désastreux. La vérité est qu’il y a des interventions qui réussissent, comme au Mali, et d’autres qui échouent lamentablement, comme en Irak ou en Libye.
Une guerre entre chiisme et sunnisme.
Quelles que soient les responsabilités des Occidentaux, au sujet desquelles il faut toujours rappeler le souci humanitaire et sécuritaire de nos gouvernements, la perspective de l’avènement d’un énorme État terroriste près de la Méditerranée n’est pas acceptable. Il signifierait la fin du Liban et de la Jordanie, il ferait peser une menace mortelle sur les pays du Golfe, il créerait un front contre Israël et un danger permanent en Europe par la multiplication de ses affidés sur notre sol. Mais il y a un autre aspect du conflit dévastateur du Proche-Orient : il s’agit essentiellement d’une guerre de religion entre le sunnisme et le chiisme. Sans se réjouir de l’intervention des forces iraniennes en Irak, les États-Unis et l’Europe sont bien obligés de constater que, sans les Iraniens, c’en serait déjà fini des Kurdes et peut-être de l’Irak. Nous n’avons sur place aucun ami réel : faire confiance à l’Iran au moment où se poursuit une négociation très difficile à propos des armes nucléaires est impossible ; Bachar est un criminel, il n’y a aucune raison de le remettre en selle ; l’Arabie saoudite et le Qatar ont fermé les yeux sur certains attentats terroristes, quand ils ne les ont pas soutenus de quelque manière.
Dans ces conditions, il est logique de se demander pourquoi nous devrions mourir pour Palmyre quand l’issue des combats ici ou là sera fatalement à l’avantage de groupes ou d’États qui ne sont pas des alliés de l’Europe et des États-Unis et si la non ingérence ne va pas devenir dans les mois qui viennent le mot d’ordre salutaire. Il est peu probable que nous nous engagions dans l’une des deux voies extrêmes, celle du renoncement ou celle de la guerre tous azimuts. Nous continuerons à faire ce que nous avons fait jusqu’à présent et qui n’a produit aucun résultat : un soupçon d’intervention, un zeste de négociation. Nous jouons à pile ou face avec une pièce dont les deux faces sont identiques.
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