Portrait

Mustapha Larbaoui : le « pharmacitoyen » de Trappes

Publié le 20/02/2020
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Titulaire de la pharmacie Principale à Trappes, Mustapha Larbaoui se verrait bien premier adjoint au maire de cette ville des Yvelines pour laquelle il s'est déjà beaucoup investi. Pour les municipales, il sera candidat sur une liste sans étiquette mais pas sans ambition.

Quand il avait 18 ans, il ne pensait pas pouvoir faire d'études supérieures. À 25 ans, son diplôme de pharmacien en poche, il ne serait jamais imaginé derrière le comptoir d'une officine. Aujourd'hui, à l'approche de la soixantaine, Mustapha Larbaoui ne veut plus rien s'interdire.

Après avoir repris, avec succès, la pharmacie Principale de Trappes, pourquoi ne pas conquérir maintenant la mairie de cette commune des Yvelines, située à 40 km de Paris. Pour mener campagne durant ces municipales, l'officinal sera associé à Othman Nasrou (LR) avec qui il composera un « véritable duo ». Les visages des deux hommes seront côte à côte sur les affiches avant le 1er tour. « Une simple place de conseiller municipal ne m'intéresse pas », annonce d'emblée Mustapha Larbaoui, animé par l'envie d'exercer un rôle qui compte, « comme celui de premier adjoint ». Avec Othman Nasrou, ils « partageront tout à 50 % » et mèneront ensemble une liste sans étiquette : « Engagement Citoyen Trappes ». À Trappes où le maire sortant, Guy Malandain, est en place depuis 2001, Mustapha Larbaoui observe depuis plus de 15 ans l'évolution d'une ville souvent résumée au nom des personnalités qu'elle a vu grandir (Omar Sy, Jamel Debbouze, Nicolas Anelka…). Des exemples de réussite qui ne font pas oublier d'autres réalités, comme celle vécue par Mustapha Larbaoui.

« On me conseillait de ne pas faire de longues études »

Dans les années 1980, « personne n'a le bac » dans le quartier de Versailles où il grandit. « À 6 dans la même chambre, sur trois lits superposés », dans un appartement au cœur de ce que l'on appelait alors une cité de transit. « Quand j'étais au lycée, mes résultats étaient très bons mais la conseillère d'orientation m'incitait à ne pas faire de longues études. Elle estimait que le poids économique serait trop dur à supporter pour ma famille. » Après avoir passé le bac, il débute sa vie professionnelle dans le domaine socio-culturel, mais, à l'âge de 25 ans, l'envie de suivre des études de pharmacie ressurgit. Des études qu'il financera en travaillant comme veilleur de nuit. Après l'obtention de son diplôme, c'est l'industrie qu'il choisit. Il intègre des structures telles que Continental Pharma ou la Cerp Rouen, et il exerce quelque temps à l'étranger, en Égypte et au Maroc.

Le monde de l'officine semble alors trop étroit pour cet hyperactif désormais bien connu des Trappistes depuis son passage à la tête du club de football de la ville. Mais à l'âge de 47 ans, il décide finalement de s'installer derrière un comptoir. Il redresse la Pharmacie Principale, devient actionnaire de quatre autres pharmacies de la ville et finit par s'épanouir dans un rôle où le contact humain, si important pour lui, est essentiel. L'apparition des nouvelles missions l'emballe autant qu'elle le surprend. « Quand j'ai débuté en officine j'étais loin d'imaginer qu'un jour je vaccinerai ou que je ferai des téléconsultations. Notre métier est en train de changer de monde. » De nouvelles tâches qui lui tiennent à cœur, tout comme son association, Pharmacitoyen, lancée en 2007. Avec les bénévoles investis à ses côtés, il a permis à des enfants de la Trappes de visiter les studios de France Télévision, le musée de la Shoah, ou encore celui de la Sécurité sociale à Bordeaux. Des sorties culturelles pensées pour apprendre aux plus jeunes l'importance de certaines valeurs comme la citoyenneté ou la laïcité. Dans sa ville et dans son officine, Mustapha Larbaoui « se sent utile ». Un sentiment qui sera peut-être encore plus fort après les échéances des 15 et 22 mars.

Pascal Marie

Source : lequotidiendupharmacien.fr