Mucuna est une liane grimpante annuelle des régions tropicales de l’Inde et de l’Afrique atteignant les 15 m de long. Ses élégantes fleurs violettes en grappe donneront des gousses couvertes de poils urticants, d’où le nom de poil à gratter, qui renferment des graines.
La médecine ayurvédique relate l’intérêt de la graine dès le IIe siècle dans le traité de Carika pour les paralysies de la face, la débilité, les troubles respiratoires et les blessures dans le Susrura.
La médecine indienne la recommande actuellement comme tonique nerveux et dans la maladie de Parkinson. De plus, elle serait aphrodisiaque et alexitère, protégeant contre les morsures de serpent. La graine renferme de la L-dopa ou lévodopa, un précurseur de la dopamine, des alcaloïdes (diméthyltryptamine, bufoténine), des flavonoïdes, du coenzyme Q10 et des protéines.
La grande originalité de cette plante est de contenir de la L-dopa, un acide aminé intéressant dans la maladie de Parkinson, une pathologie dégénérative touchant les neurones dopaminergiques. Des essais chez le rat atteint de cette pathologie montrent que les troubles moteurs cessent avec l’administration d’extraits de graine. Chez l’homme, des résultats identiques ont été obtenus et l’extrait de graine renfermant la L-dopa présente la même réponse qu’avec un médicament contenant de la L-dopa pure, mais l’effet débute plus rapidement et se prolonge plus longtemps avec moins d’effets rebonds.
Antipoison et Parkinson
Cet extrait est aussi efficace dans le syndrome des jambes sans repos, également lié à une déficience en dopamine. De plus, l’administration d’extraits améliore la dépression chez des patients atteints de la maladie de Parkinson.
Un effet hypoglycémiant a été montré chez le rat sain et chez le rat diabétique.
Les usages traditionnels en médecine indienne ont aussi été confirmés : les extraits augmentent l’activité sexuelle du rat et les taux de testostérone et un extrait aqueux protège la souris d’une morsure de vipère. Mucuna est ainsi indiqué dans la maladie de Parkinson en début de traitement ou en co-prescription avec la L-dopa et dans le syndrome des jambes sans repos.
Il faudra tenir compte des effets hypoglycémiants chez les patients diabétiques traités et éviter l’administration à des patients schizophrènes et chez les femmes enceintes.
Les poils séchés de gousse ont une monographie pour préparation homéopathique à la Pharmacopée française sous le nom du synonyme : Dolichos pruriens, poil à gratter pour préparation homéopathique. Les indications sont le prurit et les démangeaisons.
Un tour du monde des plantes qui soignent, Afrique, Amériques, Chine, Outremer, Europe (2018) Fleurentin J. & Weniger B., Éditions Ouest France, 239 p. www.ethnopharmacologia.org
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