ROUSSEAU, qui planta dans la région le cadre de sa « Nouvelle Héloïse », Lord Byron, qui écrivit à Ouchy son « Prisonnier de Chillon », mais aussi Voltaire, Mme de Staël, Victor Hugo et bien d’autres ont vanté les beautés enchanteresses de cette « Riviera » suisse des bords du Léman, qui bénéficie en prime d’un des microclimats les plus doux que l’on puisse trouver au nord des Alpes.
Sur fond d’azur et de vert, avec son lac, ses montagnes, ses jardins, ses forêts et ses vignobles parsemés de petits villages, la rêveuse Montreux, et son vieux quartier quadrillé de pittoresques ruelles propres comme des sous suisses, a gardé intact son charme de cité mi-médiévale, mi-balnéaire Belle Époque. Avec ses longs quais entre Clarens et Chillon aux jardins croulants sous d’innombrables essences tropicales – figuiers, amandiers, lauriers, eucalyptus, cyprès, magnolias et narcisses –, qui conduisent au château de Chillon, forteresse soudée sur son roc, longtemps gardienne du lac sous les comtes de Savoie avant de passer aux mains des Bernois.
Face au lac, où se découpent à l’horizon les sommets bleutés des Alpes françaises, trône le Fairmont Montreux Palace, joyau d’architecture néobaroque. Bâti en 1837, ce palace entièrement rénové et modernisé, qui a vu défiler toute l’Europe mondaine au début du XXe siècle, illustre parfaitement l’excellence de la tradition hôtelière suisse (il fut d’ailleurs nommé meilleur Leading Hotel de Suisse en 2010). Ses luxueuses chambres et suites s’ouvrent toutes sur le panorama unique des eaux bleues du Léman.
Une grâce italienne.
De Montreux à Vevey, la Riviera vaudoise séduit par sa grâce toute italienne, comme elle a séduit jadis les romantiques de l’Europe entière. Ainsi Jean-Jacques Rousseau, qui, dans ses « Confessions », décrit les charmes de Vevey, ville natale de son amie Mme de Warens. Shelley, Byron suivront ses traces, puis, plus tard, Paul Morand, exilé en Suisse, qui y résida vingt-huit années – « parmi les plus heureuses de ma vie », écrira-t-il.
De Vevey, le « Train des vignes » emprunte un parcours de rêve à travers le spectaculaire vignoble en terrasses de Lavaux, site inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Un sentier pédestre conduit à Chexbres, vers les caves viticoles, pour des dégustations des excellents vins suisses, parmi lesquels domine le chasselas. On retrouve d’autres spectaculaires vignobles sur les hauteurs, au bout du lac, autour du château de l’Aigle, étonnante construction aux remparts flanqués de tours pointues, comme posé au milieu du vert des vignes. Édifié vers la fin du XIIe siècle pour la maison de Savoie, puis longtemps occupé par les Bernois au XVe.
Avant de devenir propriété de l’État de Vaud après l’indépendance de 1798, le château abrite un passionnant et très vivant musée de la Vigne et du Vin, créé en 1971 par la confrérie du Guillon.
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