En 2015, 131 déclarations d’agressions ont été enregistrées par l’Ordre des pharmaciens, soit 14 % de moins qu’un an auparavant. Mais en aucun cas, ce recul ne doit être interprété comme un répit. Car moins nombreuses, les agressions n’en sont pas moins violentes.
Ainsi après une accalmie, les attaques à mains armées repartent à la hausse (3 % de plus qu’en 2014), les agressions à armes à feu représentant 14 % du total des cas de violences recensés. Par ailleurs, les menaces qui accompagnent les agressions verbales sont en augmentation de 9 %.
Ni la dématérialisation des transactions financières, ni les systèmes de vidéosurveillance, ne semblent dissuader les agresseurs des pharmaciens, ces derniers étant pourtant 7 % plus nombreux à s’équiper de protection. De même, la présence de clients dans l’officine ne fait pas reculer les agresseurs, 53 % des faits ayant lieu en public.
Insécurité en monde rural
L’Ordre note d’inquiétantes évolutions tant dans les modes opératoires que dans les motifs. Alors que dans un cas sur trois, la pharmacie est prise pour cible pour des raisons liées à la recherche d’argent liquide, les agressions provoquées par des difficultés de prise en charge de tiers payant ou un refus de délivrance suite à des ordonnances non conformes, gagnent du terrain (+ 6 % en un an). Elles arrivent désormais en troisième position juste après les agressions pour stupéfiants (17,5 % des violences).
Ces statistiques tordent par ailleurs le cou aux idées reçues. L’Ile-de-France n’arrive ainsi qu’au huitième rang des régions pour la fréquence des agressions, loin derrière la Bourgogne, la Lorraine et même l’Alsace. Certes, ces chiffres déclaratifs peuvent être le reflet d’une propension des titulaires à signaler davantage dans certaines régions que dans d’autres.
Quoi qu’il en soit, la violence gagne les villes moyennes. 39 % des agressions déclarées sont perpétrées dans des communes de moins de 30 000 habitants. Les titulaires des petits centres commerciaux subissent une recrudescence de l’insécurité à hauteur de 11 % par rapport à 2014. Leurs confrères en milieu rural n’en sont pas davantage épargnés, de véritables razzias étant « réalisées sur une courte période par un même groupe d’individus et à l’échelle d’un ou plusieurs arrondissements départementaux », comme le relève l’Ordre.
Un dispositif dédié
Pour alarmants qu’ils soient ces chiffres sont encore loin de refléter la situation. Une zone d’ombre demeure entre la réalité des faits et les déclarations enregistrées par l’Ordre. Ce dernier estime par ailleurs que « le dépôt de plainte est malheureusement loin d’être systématique ». Aucune raison donc de relâcher la vigilance.
Au contraire, l’instance ordinale invite les titulaires victimes de violences à les déclarer systématiquement. L’observatoire des agressions subies mis en place en 2012 est en effet un outil précieux pour suivre l’insécurité à l’officine. « Cela nous permet d’établir un panorama affiné de la situation et de proposer ainsi des solutions adaptées en faveur de la sécurité de l’exercice pharmaceutique », déclare Alain Marcillac, référent national sécurité de l’Ordre des pharmaciens.
Soucieux de faciliter la démarche des titulaires victimes d’agressions, l’Ordre mettre prochainement en service un nouveau module de déclaration en ligne sur son site, dans l’espace pharmacien.
Insolite
Épiler ou pas ?
La Pharmacie du Marché
Un comportement suspect
La Pharmacie du Marché
Le temps de la solidarité
Insolite
Rouge à lèvres d'occasion