Le Quotidien du pharmacien.- La réforme des retraites vise à rendre le système plus simple, plus lisible, plus équitable. Pourtant vous y êtes opposée en l’état ?
Monique Durand.- Nous ne sommes pas opposés à la mise en place d’un RU dès lors qu’il nous permet de maintenir un régime professionnel complémentaire tel que nous l’avons aujourd’hui par répartition et capitalisation obligatoire. Que notre régime de base, commun à l’ensemble des professionnels libéraux, devienne RU ne nous pose pas un problème majeur. Il est déjà très solidaire.
À quel taux de cotisation ?
À 40 % du taux de 28 % annoncé par le haut-commissariat sur 3 PASS. Au-delà de 1 PASS, Jean-Paul Delevoye serait prêt à négocier un taux plus faible pour les professionnels libéraux. Même jusqu’à 3 PASS, cela ne serait pas une difficulté majeure si on devait appliquer 40 % des 28 % puisque cela met la cotisation autour de 11 ou 12 %. On préférerait bien entendu que ce soit plus faible. Car plus les cotisations dans le RU seront élevées et moins il nous restera de disponibilité pour contribuer à un régime professionnel.
Le régime universel (RU) ne serait-il pas plus intéressant que le régime professionnel (RP) pour affronter le mauvais rapport démographique ?
Le RU qui est promis dans les annonces ne semble pas très pénalisant par rapport au RP que nous offrons aujourd’hui en répartition. Si je mets à part la capitalisation, on peut dire que le RU ne semble pas défavorable. Demain, qu’adviendra-t-il ? Nous préférons un régime géré par des pharmaciens qui vont piloter, gouverner le régime eux-mêmes, qui choisiront les paramètres en fonction des revenus des confrères et des spécificités du moment au lieu d’être dans un système commun à tous les Français où nous ne piloterons plus rien. Et où nous serons noyés.
Les promoteurs de la réforme disent qu’il n’y aura plus de souci à se faire dans le RU grâce à la garantie massive de tous les citoyens ?
Nous aurons cette garantie pour notre régime de base ! Ce sera très bien. Ce qui est encore mieux c’est de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier.
Aux yeux de certains, ce qui importe, c’est la retraite des professionnels, plutôt que la survie des structures qui la gère…
J’entends bien. Sauf que, étant administrateur, je sais comment cela fonctionne. Je considère que notre travail est remarquable. Je parle de la CAVP qui, en 2013, a été inspectée par l’IGAS qui l’a jugée comme étant un excellent régime qu’il serait regrettable de faire disparaître.
Ce que veulent les promoteurs de la réforme, n'est-ce pas adapter le système de retraite aux évolutions des métiers à l’ère de la mobilité professionnelle ?
L’un n’empêche pas l’autre. Nous voulons bien du RU mais pas à un taux de cotisation qui fera que nous ne pourrons pas conserver un régime complémentaire. Nous ne disons rien d’autre. Le haut-commissariat ferait mieux de l’accepter plutôt que d’aller vers la confrontation.
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