L’ÉNURÉSIE NOCTURNE (EN) se définit comme une incontinence intermittente pendant le sommeil, elle est dite primaire si l’enfant n’a jamais eu de continence d’au moins six mois durant le sommeil, et qualifiée d’isolée s’il n’existe aucun autre symptôme associé, en particulier diurne. L’EnPI affecte de 7 à 11 % des enfants à l’âge de sept ans. Elle disparaît spontanément à raison de 15 % par an et persiste chez environ 1 % des adultes. Il en existe deux formes principales : la forme polyurique, caractérisée par l’inversion du rythme nycthéméral de la sécrétion de l’hormone antidiurétique ou vasopressine et la diminution du seuil d’éveil ; et la forme à faible capacité vésicale (CV), définie par la réduction de 70 % de la capacité vésicale fonctionnelle. Dans les troubles associés à L’EnPI, les recommandations reconnaissent la fréquence du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), et cette comorbidité doit être recherchée. La baisse de l’estime de soi est un aussi un symptôme psychique fréquemment retrouvé et elle semble améliorée par la simple prise en charge de l’EN, quel que soit le résultat du traitement.
Des perturbations familiales et sociales.
Cette maladie représente un quotidien familial difficile. Les répercussions de l’EN ont été objectivées lors de l’enquête « Énurésie nocturne 2007 », réalisée par l’Institut TNS Healthcare chez plus de mille enfants et adolescents de 6 à 14 ans, en comparant un groupe d’enfants énurétiques à un groupe d’enfants témoins. Les résultats montrent que les parents d’enfants énurétiques perçoivent leur enfant comme plus anxieux, plus réservé, plus triste, plus agité et ayant des problèmes d’attention à l’école. Plus de la moitié des parents sont persuadés que l’EN « passe toute seule » et leurs attitudes varient selon l’âge de leur enfant : les parents des adolescents se montrent gênés (80 %), coupables (44 %), ou résignés (33 %), alors que les parents d’enfants plus jeunes paraissent plus indulgents et ont tendance à minimiser le problème.
Ces deux attitudes peuvent être nuisibles pour la prise en charge. « En effet, l’exaspération des parents les pousse à gronder leur enfant, ce qui génère un sentiment de culpabilité et d’exclusion. À l’inverse, banaliser le problème peut faire perdre à l’enfant ses chances thérapeutiques, prévient le Dr Henri Lottmann (Hôpital Necker, Paris). La gêne sociale liée à l’EN est bien présente chez les enfants et se manifeste par le refus de dormir chez des camarades ou de partir en collectivité, ce qui peut être un facteur d’isolement progressif. » Le rôle du médecin est donc primordial et l’enquête montre que la prise en charge après la première consultation s’est améliorée en dix ans, puisque si 45 % des médecins étaient attentistes en 1997, ils ne sont plus que 8 % aujourd’hui. Il est donc essentiel que l’enfant et sa famille aient une démarche active de guérison et soient accompagnés par un professionnel de santé qui a une bonne connaissance de l’EN et de ses traitements.
Commencer par une prescription hygiénodiététique.
Le diagnostic est avant tout clinique et repose sur l’examen physique de l’enfant. Aucune imagerie ou examen complémentaire n’est nécessaire. La prise en charge passe, en premier lieu, par une démarche d’information, d’éducation et de motivation : la tenue d’un calendrier mictionnel permet de repérer les accidents nocturnes, les apports hydriques doivent être répartis entre 7 heures et 18 heures, avec un apport liquidien représentant un tiers des besoins quotidiens le matin. Il faut privilégier les boissons peu minéralisées, et supprimer le soir les boissons sucrées, gazeuses, ainsi que les aliments salés. « Or, on constate que les enfants boivent trop peu, en particulier au petit-déjeuner, s’inquiète le Pr Didier Aubert (hôpital Saint Jacques, Besançon). L’école ne montre pas le bon exemple et constitue un milieu hostile à cause de l’hygiène douteuse des toilettes qui ne favorise pas des mictions dans de bonnes conditions, et contraint parfois l’enfant à se retenir d’uriner. Pour boire, les écoliers ne disposent pas de gobelets mais doivent se désaltérer sommairement à des robinets, et certains établissements leur interdisent même d’apporter des bouteilles d’eau. » Chez les enfants motivés, mais non guéris par les seules prescriptions hygiénodiététiques, seulement deux traitements sont validés : la desmopressine (Minurin et sa forme Melt, lyophilisat qui permet de respecter la restriction hydrique vespérale) dont l’indication est la forme polyurique, et les thérapeutiques de conditionnement (alarmes sonores et lumineuses) en cas de petite vessie.
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