L'utilisation thérapeutique des plantes est une tendance qui se confirme dans la population française. Attirés par l'aspect naturel ou déçus des traitements allopathiques, les patients sont de plus en plus nombreux à se tourner vers l'aromathérapie pour se soigner.
Cependant, les bienfaits des huiles essentielles (HE) pour la santé éclipsent trop souvent les dangers liés à ces produits. D'autant plus que leur distribution n'est pas réservée aux pharmacies. « Je suis toujours effrayée par certains comportements de patients qui, sous prétexte qu'il s'agit de produits naturels, pensent qu'il n'y a pas de dangers. Par exemple, plusieurs personnes mal informées m'ont dit avoir pris de l'HE d'origan directement, sans y associer une HE hépatoprotectrice », commente Stéphanie Roux.
Une information parcellaire, insuffisante, et parfois erronée… c'est à partir de ce constat que cette pharmacienne décide, en 2015, de créer une association locale pour partager ses connaissances sur les plantes fraîches, et promouvoir le bon usage des HE. « Après avoir été 20 ans adjointe dans différentes pharmacies, j'ai choisi d'arrêter d'exercer il y a 3 ans. Malgré cela, j'ai continué à me former dans le domaine de l'aromathérapie. Récemment, j'ai suivi une formation d'une semaine à l'école lyonnaise des plantes médicinales. »
Animateur en santé
Baptisée « les plantes dans tous les sens », l'association basée dans les Deux-Sèvres, et plus précisément dans le pays mellois, s'adresse à tous les publics à travers des ateliers de découverte ou des ateliers thématiques. « Parmi les participants, il y a ceux qui ont déjà une expérience de l'aromathérapie et qui veulent approfondir, et puis ceux qui aimeraient avoir recours à cette alternative pour les petits maux quotidiens mais qui n'osent pas. »
Les ateliers thématiques sont réalisés en partenariat avec une réflexologue, sur des sujets tels que les maux de l'hiver, les douleurs articulaires ou les troubles digestifs ; neuf rendez-vous sont programmés au cours des prochains mois. « Ces rencontres n'ont pas vocation à stimuler la consommation des plantes mais à en maîtriser leur usage. Elles sont aussi l'occasion de mettre des garde-fous et de corriger certaines idées reçues. »
Parce que l'accès aux HE est facile, on a parfois l'impression de savoir les utiliser, juste en lisant un article ou en consultant des livres. « Ce comportement d'apprenti sorcier peut s'avérer dangereux », remarque Stéphanie Roux, qui prend pour exemple la gaulthérie. « Son usage en rhumatologie est de plus en plus connu. En revanche, peu de personnes savent que cette HE ne doit pas être utilisée chez les sujets allergiques à l'aspirine, du fait de sa composition presque exclusive en salicylate de méthyle. » L'aromathérapie soigne mais elle a ses limites. En outre, son utilisation ne dispense pas pour autant d'une consultation médicale et d'un diagnostic.
« Beaucoup de participants m'interrogent sur l'utilisation de l'aromathérapie en pédiatrie. Il s'agit principalement de parents inquiets de voir leurs enfants sous antibiotiques pendant toute la saison hivernale. L'objectif des ateliers n'est pas d'apporter des réponses individuelles mais d'aider les parents à envisager, avec leur médecin par exemple, un traitement de fond. »
Par cette initiative, Stéphanie Roux montre une autre manière de mettre ses connaissances et ses compétences de pharmacien à la disposition de la population, et de contribuer ainsi à un meilleur usage des produits de santé.
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