HARLAN COBEN publie en France son quinzième roman avec en vedette son alter ego Myron Bolitar, ancien champion de basket et ex-membre du FBI devenu agent sportif pour défendre les intérêts des jeunes espoirs du stade. Dans « Peur noire » (1), il s’éloigne du milieu sportif pour s’occuper d’af?faires de famille, lorsque son ex-petite amie le conjure de retrouver le donneur de moelle, qui, seul, pourrait sauver la vie à son fils. On retrouve avec plaisir, autour du héros charismatique au physique de tombeur, les autres personnages récurrents de la série et l’humour particulier de l’auteur.
Roman mi-policier, mi-historique, « Car voici que le jour vient » (2) est la deuxième enquête du chevau-léger Gilles Bayonne – que l’on peut lire indépendamment d’« Un chien du diable » – imaginée par Fabienne Ferrère, par ailleurs professeure de philosophie dans la région toulousaine. L’intrigue se situe dans le Paris de 1595, après que des meurtres se sont succédé, la mort venant chaque fois sous la forme la plus redoutée par la victime, l’un dévoré par les rats, l’autre mordu par des serpents venimeux… Toujours secondé par son fidèle page Pique-Lune, et tiraillé dans une sorte de guerre des polices, le héros aura fort à faire avant d’affronter l’horrible vérité. Pour les amateurs d’histoire… mouvementée.
Very british. Ancien shérif dans l’Iowa, Donald Harstad nous donne un sixième roman dont le héros est Carl Houseman, shérif du comté de Nation. Surprise, dans « 6 Heures plus tard » (3), celui-ci a quitté son territoire habituel pour le brouillard londonien. Il a été détaché auprès du New Scotland Yard après qu’une jeune fille du pays a disparu. On (re)découvre donc le personnage presque seul, dans un environnement qui lui est étranger – et bien sûr hostile dans le cadre de son enquête, une enquête que l’auteur décrit avec réalisme et minutie. Pour mieux décrypter les méthodes d’investigation contemporaines.
Une petite ville paisible, des jeunes femmes abattues froidement sans motif apparent, et un policier quelque peu dépassé par les événements : c’est le début de « La mort a ses habitudes » (4), le quatrième opus de Susan Hill (la romancière anglaise est notamment l’auteur de « Je suis le seigneur du château »), où règne le commissaire divisionnaire Simon Serrailler. Désemparé, le commissaire l’est d’autant plus qu’il doit empêcher le tueur de frapper, aussi bien dans la très populaire foire locale qui va bientôt se dérouler que dans la cathédrale, à l’occasion d’un mariage où sont attendus rien moins que le prince Charles et Camilla… Pour ceux qui aiment voir souffler le chaud et le froid.
Hors des sentiers balisés.
Depuis « la Bostonienne », qui a remporté le prix du festival de Cognac en 1991, Andrea H. Japp s’est affirmée comme l’une des reines du crime françaises. Avec « Une ombre plus pâle » (5), elle nous replonge dans les enquêtes de Diane Silver, profileuse du FBI, alcoolique, fumeuse invétérée et accroc aux neuroleptiques depuis le viol et l’assassinat de sa fille de onze ans. Associée à l’incroyable Nathan Hunter, elle n’a désormais de cesse de traquer et d’éliminer les serial killers, en toute illégalité. Dans cette histoire, la scène du crime est un charmant cottage de la campagne bostonienne… dont la cave a été aménagée en cages où pourrissent trois cadavres de femmes ; enterrées sous les cages, six autres victimes. Andrea H. Japp n’en oublie pas pour autant son compère Nathan Hunter et elle mène de front plusieurs intrigues. Pour qui assume de sortir des sentiers balisés de la justice.
« Peste à Breslau » (6), le deuxième volet d’une série de cinq enquêtes de l’inspecteur Eberhard Mock, dans l’Europe centrale de l’entre-deux-guerres, après « les Fantômes de Breslau », est plus qu’un simple roman policier. Son auteur Marek Krajewski, maître de conférence à l’université de Wroclaw, superpose les intrigues en même temps qu’il met au jour les désarrois d’une génération aux prises avec les douloureux lendemains de la Grande Guerre. Le récit se situe dans les années 1920. Après que deux prostituées sont retrouvées mortes, les dents de devant arrachées, le sergent-chef Mock, semble tout désigné pour enquêter : amateur de chair et d’alcool, il n’ignore rien des bas-fonds de Breslau et ne s’embarrasse pas des règles hiérarchiques. Pour savoir, au sortir des ruelles suintant l’ivresse, la peur et la haine, si la misère de l’âme laisse une chance à l’homme.
Dépaysements garantis.
On ne se lasse pas de retrouver, grâce à Frédéric Lenormand et ses « Nouvelles Enquêtes du juge Ti », la Chine du VIIe siècle et la glorieuse civilisation des Tang. « Diplomatie en kimono » (7) est la quatorzième enquête de ce Sherlock Holmes de l’Empire du Milieu, et pas la moins compliquée : chargé de guider une délégation de Japonais, il est compromis malgré lui dans les manigances de ses hôtes à l’esprit aussi retors que brillant. Pour les amateurs de voyages spatiaux et temporels.
Avec « Un festin de hyènes » (8), on découvre le premier volume d’une série écrite par deux professeurs sud-africains sous le nom de Michael Stanley, qui met en scène l’inspecteur-chef David « Kubu » Bengu, de la police du Botswana. La découverte d’un corps mutilé, près d’un point d’eau considéré comme un lieu magique, amène l’inspecteur Kubu à découvrir une série de meurtres liés aux personnalités les plus influentes du pays. Une piste sanglante tracée par les puissants et qui sert aux auteurs à décrire un Botswana écartelé entre les traditions et la mondialisation, le paternalisme colonial et l’indépendance, un pays déstabilisé par la criminalité et le trafic des « diamants de sang » en provenance des pays voisins. Pour les amateurs de dépaysement culturel aussi.
(2) Denoël, 400 p., 20 euros.
(3) Le Cherche Midi éditeur, 343 p., 19 euros.
(4) Robert Laffont, 364 p., 21 euros.
(5) Calmann-Lévy, 305 p., 19,90 euros.
(6) Gallimard, 259 p., 19,90 euros.
(7) Fayard, 238 p., 16 euros.
(8) JC Lattès, 565 p., 22 euros.
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