Le digital n’est pas une fin en soi. Ce credo est d’autant plus percutant qu’il émane de Gilles Braud, directeur associé de Medappcare, start-up spécialisée dans la certification des applications mobiles et de sites Web de santé, également organisme de formation sur les enjeux de la santé connectée. « Bien souvent, le pharmacien se saisit du digital par opportunisme, parce qu’il s’y sent contraint, face à une demande des patients ou pour faire un peu comme les autres » constate-t-il. Pour preuve, observe Gilles Braud, il n’est pas rare que les titulaires nous disent confier la digitalisation à l’un de leurs collaborateurs, car disent-ils « plus jeune et donc plus geek » !
Malheureusement, la démarche n'est pas aussi simple. « Seul le titulaire doit avoir une vision de ce que sera sa pharmacie d’ici à trois ans et s’interroger sur comment le digital peut servir sa stratégie d’entreprise à court, moyen et long termes », remarque-t-il. Le digital ne doit pas être le fruit du hasard, et Gilles Braud met aussi les titulaires en garde contre les multiples sollicitations dont ils peuvent faire l’objet dans ce domaine. Il conseille aux titulaires d’aborder le monde digital de manière pragmatique et sélective. « Cependant, l’intégration du digital, ne serait-ce que pour le click & collect, reste très complexe à mener individuellement », estime Gilles Braud, affirmant que les groupements ont, selon lui, un rôle déterminant à jouer.
« La majorité des groupements mènent aujourd’hui une réflexion poussée autour de la digitalisation de l’officine. Les groupements ont la capacité de mutualiser les coûts pour déployer une offre digitale en phase avec le développement de leurs adhérents, ce qui est plus difficile pour un pharmacien à titre individuel », constate le dirigeant de Medappcare. C’est donc une nouvelle page, selon Gilles Braud, qui est en train de s’écrire pour les groupements car ils ont une place essentielle à prendre dans la transformation digitale de l’officine. La digitalisation, facteur de différenciation entre les groupements, va les obliger à davantage concentrer leurs investissements et à affiner leur offre. Une démarche d’autant plus aisée que les groupements ont une parfaite connaissance de leurs adhérents et de la typologie de leur officine.
À terme, le digital va induire un allégement des taches du pharmacien et va contribuer à libérer du « temps pharmacien ». Ainsi pourra-t-il mieux se concentrer sur son cœur du métier autour de nouveaux services à valeur ajoutée à déployer auprès de ses patients.
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