Emmanuel Macron a notamment promis une hausse de 100 euros du pouvoir d’achat pour les salariés au niveau du Smic. En pharmacie, cela concerne les coefficients planchers 100 à 170 de la grille conventionnelle, c'est-à-dire le personnel de nettoyage, les magasiniers, rayonnistes et conditionneurs.
Cette hausse ne coûtera pas « un euro de plus pour l’employeur ». En effet, la note sera supportée par un déblocage exceptionnel et accéléré de la prime d’activité. À condition de réclamer cette prestation via un téléservice auprès du réseau des caisses d’allocations familiales (CAF). Quant au Smic, il augmentera de 1,8 % selon un mécanisme de revalorisation automatique afin de suivre l’inflation. Il ne s’agit pas d’un « coup de pouce ».
Autre annonce, la défiscalisation des heures supplémentaires. C’est en quelque sorte le retour de la loi TEPA (travail, emploi, pouvoir d’achat) instaurée en 2007 par Nicolas Sarkozy avant d’être abrogée en 2012 par François Hollande. Outre la défiscalisation, les heures supplémentaires effectuées par les salariés à temps plein seront exonérées de cotisations sociales dès le 1er janvier 2019. Ce double avantage devrait également s’appliquer aux heures complémentaires accomplies par les salariés à temps partiel.
Enfin, le chef de l'État demande aux « entreprises qui le peuvent » de verser à leurs salariés « une prime de fin d’année ». Elle sera totalement exonérée de cotisations sociales et d’impôt sur le revenu. Reste à connaître la valeur limite d’une telle prime et les conditions à remplir afin qu’elle ne soit pas dévoyée par les entreprises tentées d’optimiser cet effet d’aubaine.
Rien de mirifique selon les salariés
Pour devenir applicables, ces mesures doivent trouver une traduction législative qui permettra d’en connaître les contours exacts. En attendant, les promesses présidentielles font réagir les représentants des salariés. « L’effet d’annonce est bien là ! Mais concrètement, rien de mirifique n’est accordé », estime Olivier Clarhaut, secrétaire fédéral de FO-Pharmacie. Il explique : « L’augmentation des personnes au Smic va se faire par le jeu de la prime d’activité. Sans effet de levier sur les salaires. En revanche, le coût va peser sur la protection sociale collective, la prime d’activité étant versée par les caisses d’allocations familiales (CAF). » Le représentant des salariés souligne également que, outre le niveau de salaire auquel s’ajoutent les conditions de ressources du ménage pour bénéficier de cette prime, il faut la demander, donc être au courant de la procédure. S’agissant des heures supplémentaires, là encore Olivier Clarhaut estime que l'on est loin du compte : « Leur désocialisation constitue davantage un effet d’aubaine pour les employeurs. Car ces cotisations correspondent à du salaire différé pour faire face à des événements tels que la maladie, le chômage, la retraite. Cette mesure va fragiliser ce mécanisme collectif de protection sociale. » Quant à la défiscalisation des heures supplémentaires, elle ne générera, selon lui, aucun gain. « Avec l'instauration du prélèvement à la source, tous les salaires de 2018 sont virtuellement exonérés d’impôt, en raison du décalage de la base d’imposition entre 2018 et 2019 », indique-t-il. Enfin, la prime de fin d’année relève du volontariat de l’employeur. Au final, le secrétaire fédéral de FO-Pharmacie considère que cette série de mesures ne va pas améliorer les conditions de vie des salariés.
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