Un sommet européen a eu lieu jeudi et vendredi derniers. Il a été assombri par un différend hispano-belge que le Premier ministre, Charles Michel, a nié avec vigueur. En fait, Madrid se serait offusquée des déclarations de M. Michel condamnant toute violence en Espagne. Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, n'a sûrement pas envie que la Belgique lui fasse la leçon alors qu'elle-même est gagnée par des pulsions séparatistes. Il s'agissait d'un incident mineur dans un contexte infiniment plus lourd, celui créé par la Catalogne. Le ton monte entre Barcelone et Madrid, qui a menacé d'appliquer un article de la constitution permettant au pouvoir central de retirer son autonomie à une région. On en saura plus cette semaine, mais il se joue une partie essentielle pour l'équilibre de l'Union européenne, qui dépend aussi de l'unité des pays qui en sont membres. Le président de la Généralité catalane, Carles Puigdemont, est clairement sur la défensive. M. Rajoy, de son côté, mesure assez bien l'enjeu pour refuser toute concession, et, peut-être, toute négociation.
Le chemin de croix de Mme May
L'autre affaire européenne, c'est le Brexit, qui plonge la Première ministre britannique, Theresa May, dans des affres indescriptibles. Rien, en effet, ne va dans le sens d'une séparation sereine. Le Royaume-Uni commence à ressentir les effets économiques de sa décision, son gouvernement bute sur la facture élevée du Brexit et, si un compromis semble avoir été trouvé au sujet des expatriés européens en Grande-Bretagne, celle-ci tente encore d'obtenir deux ans de répit. Il s'agit, pour Londres, de ne larguer les amarres qu'au terme de ce délai pour mieux se préparer à une coûteuse séparation. Personne, en Europe, n'a pourtant encouragé les Anglais à quitter l'Union. Les Européens, pour leur part, veulent d'abord que le montant de la facture (jusqu'à 80 milliards d'euros) soit d'abord réglé. Affaiblie par des élections qui lui ont fait perdre la majorité absolue, Mme May risque d'être mise en minorité au sein de son propre parti et de devenir ainsi la deuxième grande victime du Brexit, après la démission de l'ancien Premier ministre David Cameron, au lendemain du référendum il y a quinze mois.
L'élection d'Emmanuel Macron et la réélection d'Angela Merkel semblaient autoriser tous les espoirs quant à l'indispensable relance de la construction européenne. Mais le parti conservateur de Mme Merkel a perdu de nombreux sièges au profit de l'AfD, parti populiste, et payé de cette manière l'accueil qu'elle a accordé à un million d'immigrants. Avant même d'entreprendre une politique européenne rafraîchie, elle doit s'assurer qu'elle va diriger une coalition, non plus avec son ancien allié, le SPD (sociaux-démocrates) mais avec les libéraux (FDP) et les Verts. Le FDP, qui n'avait plus aucun député, revient en force au Bundestag et a des convictions européennes très différentes de celles du SPD, ce qui va grandement compliquer la tâche de Mme Merkel. Ajoutez à cela le fait que le nouveau chancelier autrichien, le conservateur Sebastian Kurz, élu il y a huit jours, est certes un prodige puisqu'il n'a que 31 ans, mais qu'il va fatalement s'allier à l'extrême droite pour gouverner, et vous avez un tableau européen très peu favorable au dynamisme et aux réformes.
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