Le quotidien du pharmacien.- Vous détenez un DU micronutrition, vous supervisez le programme de formation au sein de l’IEP, l’organisme de formation de votre groupement Giphar, et vous proposez depuis quatre ans,des entretiens. Le développement du rayon micronutrition a-t-il été la seule motivation de votre investissement dans ce domaine ?
Maud Mingeau.- Non pas du tout. Ce sont certes mes patients en demande ponctuelle de produits pour mincir qui m’ont incitée à m’intéresser de plus près à ce sujet. Je constatais en effet que les produits OTC dont je disposais ne permettaient pas de fournir une réponse satisfaisante en matière de conseils. Mais très vite, d’autres éléments déclencheurs, comme un événement familial et le lien entre les pathologies de mes patients et leurs habitudes alimentaires, m’ont conduite à appréhender ce domaine sous l’angle de la santé publique. Si au début de la prise en charge je délivre des compléments alimentaires qui améliorent la santé des patients, très vite au bout de trois mois, je parviens à ce qu’ils trouvent une alimentation santé équilibrée.
Vos patients considèrent-ils que vous avez en tant que pharmacienne toute légitimité à proposer des entretiens en micronutrition ?
La demande est très importante, je mène en moyenne vingt entretiens par mois et nous recevons sans cesse de nouveaux patients qui viennent parfois de loin pour consulter. Un grand nombre de patients, notamment ceux qui sortent de l’hôpital, sont laissés très seuls en matière nutritionnelle ou sont soumis à des discours contradictoires. En tant que professionnelle de santé, je vois le patient dans sa globalité et je l’aide à trouver les causes de son déséquilibre. L’accompagnement est l’élément le plus important.
Comment vos entretiens s’insèrent-ils dans l’offre de micronutrition, et plus globalement dans le positionnement de votre officine ?
Mon équipe (cinq préparatrices et une adjointe) a suivi une formation avec un institut de micronutrition en e-learning et bénéficie d’un coaching avec jeux de rôle. L’approche micronutrition fait partie du plan stratégique que nous avons mis en place en 2012, basé sur le bien-être, et dans ce cadre, le plan merchandising a été revu. Ce sont les premiers produits que l’on voit en entrant dans l’officine. Aujourd’hui, je dirais que ce n’est pas une mutation isolée, mais un élément de notre mutation vers une pharmacie lieu de santé où le patient est suivi de manière personnalisée. Au niveau économique, cet ensemble cohérent nous a permis d’endiguer la fuite de la clientèle consécutive à la perte d’un prescripteur dans la commune. Grâce à cette stratégie, nous avons pu stabiliser notre activité depuis trois ans.
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