LE QUOTIDIEN DU PHARMACIEN.- Votre association s’est fait connaître par ses actions, comme une matinée « santé morte » organisée en octobre dernier. Quelle est aujourd’hui la situation dans votre commune ?
MARIE PAULE COUET.- Elle ne fait qu’empirer. La semaine dernière, une gynécologue de Pierrefitte a reçu des coups à la tête dans son cabinet. Elle souffre d’une fracture de la main. En janvier, c’est la pédiatre qui avait été agressée. Elle ne veut plus revenir à son cabinet. Elle n’aura pas de remplaçant et personne pour lui succéder. Je crains qu’il en soit de même pour tous les médecins qui partent à la retraite. Pierrefitte est déjà classée en zone de désert médical. Certains praticiens sécurisent leur cabinet, mais cela ne suffit pas. On ne peut pas sécuriser à outrance.
Et en pharmacie ?
On est moins isolé et la vidéosurveillance se révèle efficace. Cependant, une de mes consœurs a été braquée l’an dernier. Et, depuis, elle travaille enfermée dans son officine, en commandant l’ouverture de la porte à distance. Elle a ainsi pu éviter une visite indésirable, il y a encore quinze jours. Tout cela n’est pas admissible.
Quels sont vos moyens pour faire cesser ces agressions ?
L’isolement induit souvent l’immobilisme. À Stains, nous sommes une soixantaine de professionnels impliqués au sein de cette association. Cela donne du poids à nos revendications. On fait bloc, on bouge, on rencontre les autorités.
Que font-elles pour votre sécurité ?
La police fait ce qu’elle peut, avec des effectifs réduits de cinquante policiers en dix ans. Mais c’est plutôt le problème d’individus qui n’ont plus de repères, plus de valeurs. Souvent il s’agit de mineurs récidivistes bien organisés. Il y a eu trop de laxisme. Par quel bout attaquer le problème ? Nous sommes perplexes. Il faut que tout le monde se mette autour d’une table. Nous allons être reçus une nouvelle fois par le préfet début avril. On a aussi interpellé l’agence régionale de santé. On voudrait avoir davantage l’appui de nos conseillers ordinaux. Si rien ne bouge, nous n’aurons plus de soins de proximité, tout se réglera à l’hôpital. Au détriment de la population. Ce sont des personnes en situation de précarité, qui nous soutiennent. C’est notre attachement pour eux qui nous font rester.
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