Le Quotidien du pharmacien.- Que signifie être cadre lorsque l'on est pharmacien adjoint ?
Marie-Cécile Juliand.- L'adjoint peut s'épanouir en tant que cadre en bénéficiant de fonctions de management d'équipe et en devenant, ainsi, bras droit du titulaire. Le statut cadre lui permet de se perfectionner, durant toute sa carrière, en suivant des formations diplômantes de tous types, notamment en matière de management. Mais certains adjoints ne sont pas attirés par le rôle de manager, ils seront une ressource pour l’entreprise grâce à leur expertise et leur responsabilité en gérant un rayon et/ou une mission particulière (orthopédie, aromathérapie, vaccination, entretien thérapeutique…).
Comment fournir les conditions favorables à l'épanouissement de l'adjoint, en tant que cadre, au sein de l'officine ?
Avant d'être coach, j'ai été pharmacienne titulaire pendant 23 ans, puis, adjointe pendant 5 ans. Je connais les problématiques d'encadrement auxquelles sont confrontés ces professionnels de santé. Aujourd'hui, la plupart des officines bénéficient d'un ou de plusieurs pharmaciens adjoints. Cela suppose que titulaires et adjoints - avant de commencer à travailler ensemble - se soient mis autour d'une table pour définir, par écrit, le périmètre de leurs responsabilités et missions d'encadrement. Sans ce prérequis, le risque de conflits sur ces questions est important. Dans les officines où je suis intervenue pour améliorer les relations entre titulaires et adjoints, ces derniers n'avaient pas pris le temps de discuter des fonctions du cadre en officine. Pour favoriser l'épanouissement de l'équipe et permettre à chacun de s'exprimer, titulaires et adjoints doivent apprendre à mener des réunions courtes (en une heure maximum) et efficaces (avec un plan d’action concret). C'est ce que je propose notamment, via des formations spécifiques.
Quels sont les écueils à éviter lorsque l'on est cadre en pharmacie ?
Il est souvent admis qu'un cadre ne doit pas compter ses heures ; cela est notamment le cas dans les grandes entreprises. Or les pharmaciens salariés travaillent en fonction des horaires d'ouverture et de fermeture de la pharmacie. La plupart les respectent à la lettre. Cela n'est pas toujours une bonne chose. Par exemple, l'adjoint ne doit jamais laisser un préparateur seul avec un client à 12 heures, sous prétexte que la pharmacie ferme et qu'il a un rendez-vous important. Car en cas d'erreur de délivrance, c'est l'adjoint (qui est cadre) et non le préparateur qui en sera responsable. Même chose : le soir, avant de partir de l'officine, l'adjoint doit vérifier que toutes les tâches qui lui incombent sont bien effectuées. Et cela, même s'il doit rester au-delà de l'horaire de fermeture. Cette organisation doit être clairement définie en amont, avec le titulaire, pour éviter tout malentendu.
* Marie-Cécile Juliand accompagne les pharmaciens pour les aider à mettre en place des principes de management et de qualité en face/face (dans le département de l'Isère, uniquement) et à distance, via Internet, sur toute la France. Renseignements : 06 74 54 18 83, mcjuliand@yahoo.fr.
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