Découverte par deux chercheurs algériens, la maladie du chameau fou présente de fortes similarités avec la maladie de la vache folle.
Le travail mené par les deux chercheurs, le vétérinaire Baaissa Babelhadj et le spécialiste en génétique moléculaire Semir Bechir Suheil Gaouar, est publié dans le numéro de juin de la revue américaine des Centres de contrôle et de prévention des maladies « Emerging Infectious Disease ». D'après leurs découvertes, il s'agit d'une maladie à prions qui se répandrait silencieusement chez les dromadaires (camelus dromedarius), également appelés chameaux d'Arabie, de la famille des camélidés. C'est le Dr Babelhadj qui a suspecté une maladie à prions chez des dromadaires qu'il a pu observer dans l'abattoir de la ville d'Ouargla, en Algérie. Les symptômes ? Tremblements, agressivité, hyperactivité, mouvements particuliers de la tête, démarche chancelante, perte de contrôle des membres, chutes et difficultés à se lever.
Interviewé par « Le HuffPost Algérie », le Dr Gaouar souligne que c'est la première fois qu'une maladie à prions est découverte chez le dromadaire et que les suspicions du Dr Babelhadj ont d'abord été rejetées par les scientifiques, pensant que ce type de pathologie ne pouvait pas concerner des camélidés. Mais les constatations sur le cerveau extrait d'un animal malade n'ont pas laissé de place au doute. Les chercheurs ont aussi constaté la présence de prions dans les tissus lymphoïdes, confirmant la « nature infectieuse de la maladie ». Les deux scientifiques ont fait équipe avec des chercheurs italiens qui ont déjà travaillé sur la tremblante du mouton, autre maladie à prions. Selon les chercheurs, 3,1 % des dromadaires envoyés à l'abattoir d'Ouargla entre 2015 et 2016 étaient atteints de cette maladie. Ils n'ont, en revanche, pas de moyen de savoir si cette maladie est présente chez des dromadaires en dehors de cette zone géographique.
Les prions sont responsables de maladies neurodégénératives transmissibles et dont l'issue est fatale, comme Creutzfeldt-Jakob chez l'homme, la tremblante chez les petits ruminants, ou l'encéphalopathie spongiforme bovine (ESB) dite maladie de la vache folle. Les analyses biochimiques ont montré des différences entre cette maladie du chameau fou, l'ESB et la tremblante. Les auteurs concluent sur l'urgence de renforcer la surveillance de cette maladie chez une espèce très répandue, au regard du risque potentiel en termes de santé humaine et animale.
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