LA RUPTURE d’approvisionnement en médicaments semble devenir monnaie courante dans les pharmacies. En effet, près de 9 titulaires sur 10 ayant répondu à l’enquête menée par l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) affirment avoir constaté une montée en puissance de ce phénomène. Et les épisodes de ruptures sont fréquents, puisque 75 % des officinaux déclarent y être confrontés au moins une fois par semaine. Avec des conséquences pour les patients dans plus de 9 fois sur 10. Très souvent (86,1 % des réponses), le pharmacien a été contraint de changer la spécialité ou le dosage prescrits. « Parfois, cela ne pose pas trop de difficultés, surtout quand il existe un générique, mais, d’autres fois, cela conduit à changer carrément de traitement », explique le président délégué de l’USPO, Gilles Bonnefond. L’absence de disponibilité du produit peut également entraîner un retard dans la prise du médicament (51,8 % des réponses), voire une interruption du traitement pendant plusieurs jours (26 % des réponses). Et une fois sur deux, la situation génère des tensions avec le patient qui ne comprend pas pourquoi il ne peut disposer de son médicament, ou, plus rarement, des conflits avec le médecin (13,8 % des réponses).
Un observatoire de la rupture.
Au regard de ces premiers résultats, l’USPO a décidé de mettre en place sur son site Internet (www.uspo.fr) un observatoire permanent des ruptures d’approvisionnement en médicaments. « Avec l’enquête, nous avons voulu réaliser une photographie de la situation actuelle, indique Gilles Bonnefond. Avec l’observatoire, nous cherchons à identifier l’origine de ces ruptures et à comprendre pourquoi le phénomène s’amplifie. » Pour y parvenir, le président de l’USPO invite donc ses confrères à signaler tout incident d’approvisionnement sur le site de son syndicat. Quel est le médicament concerné ? Quel est le grossiste ou le laboratoire en rupture ? Comment le pharmacien a-t-il fait pour se réapprovisionner ? Dans quel délai ? Cela a-t-il entraîné des frais supplémentaires ou la perte des conditions commerciales ? Telles sont quelques-unes des questions pour lesquelles l’USPO entend recueillir des réponses claires.
On le sait déjà, ces ruptures peuvent avoir des causes diverses : difficulté d’approvisionnement du fabricant en matière première, retrait de lots non conformes, jeu des exportations parallèles et du contingentement. Mais l’USPO veut avoir une vision précise de la situation afin de trouver des solutions concrètes permettant d’améliorer le système, tout en respectant la liberté du choix d’approvisionnement du pharmacien. « Notre objectif est de régler un problème qui pose des difficultés aux officinaux et aux patients, insiste Gilles Bonnefond. Aujourd’hui, ces ruptures nous obligent à bricoler, nous font perdre du temps et donne une mauvaise image de notre profession. » Il ajoute : « La transparence et le suivi sont nécessaires pour empêcher l’instrumentalisation de ces incidents par d’autres qui, sans concertation, proposent de sélectionner des fournisseurs, voire des pharmacies. Si nous ne maîtrisons pas ce dossier, on nous imposera de mauvaises solutions, avec des charges économiques supplémentaires. » Le président de l’USPO souhaite donc trouver un accord avec les grossistes, les short-liners et les laboratoires afin de « ramener les incidents à des niveaux acceptables ».
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