POUR ÉVITER les embouteillages et gagner du temps sur les vacances, de nombreux automobilistes sont tentés de prendre la route de nuit. Or, faut-il le rappeler, la nuit, tous les chats sont gris et les accidents, plus fréquents. La plupart des carambolages se produisent en effet entre minuit et six heures du matin. Pourquoi ? La circulation plus fluide incite à appuyer sur le champignon. Mais, surtout, passé une certaine heure, les paupières des conducteurs deviennent lourdes. La somnolence au volant est ainsi la première cause d’accident mortel sur autoroute (un cas sur trois), loin devant l’alcool (un cas sur six) et la vitesse (un cas sur dix). Pour ne pas tomber dans les bras de Morphée, les chauffeurs du soir ont l’habitude de se doper au café. Mais, selon une récente étude française, un halo de lumière bleue serait tout aussi efficace. On savait déjà que la lumière bleue augmentait la vigilance en stimulant les cellules de la rétine impliquées dans l’arrêt de la sécrétion de mélatonine. Mais cela n’avait jamais été testé lors de processus complexe, telle la conduite automobile. Pour le démontrer, des chercheurs bordelais ont donc analysé le nombre de franchissements involontaires de lignes blanches effectués par des automobilistes au cours de trajets de 400 kilomètres sur autoroute, entre 1 heure et 5 h 15 du matin. Un groupe prenait le volant après avoir avalé deux tasses de café ; un autre ingurgitait deux tasses de décaféiné et un troisième était soumis à une lumière bleue continue émise par une lampe de type led, fixée au tableau de bord. Résultats : les conducteurs plongés dans le halo bleu ne franchissent pas plus de lignes blanches que ceux carburant à la caféine (respectivement 15 et 13 fois en moyenne). En revanche, ceux conduisant sans café noir ni lumière bleue mordent deux fois plus les lignes (26 fois en moyenne). Jusqu’à présent, explique Jacques Taillard, l’un des auteurs de l’étude, « les deux méthodes les plus efficaces contre la somnolence sont le café et la brève sieste sur une aire d’autoroute. Mais cela oblige les conducteurs à s’arrêter au bon moment, ce qui n’est pas évident ». D’autant plus si le conducteur est une conductrice, les femmes hésitant à s’arrêter la nuit sur les aires d’autoroutes. La découverte des chercheurs bordelais permettrait donc de lever ces obstacles. Un bémol toutefois : 17 % des chauffeurs ayant participé à l’étude ont stoppé leur véhicule avant leur destination, éblouis par les led placés dans l’habitacle. Le bon vieux thermos de café pourrait donc rester encore quelque temps le compagnon des noctambules de la route.
Pour améliorer la vigilance des conducteurs
Lumière bleue pour nuit blanche
Publié le 12/11/2012
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C. M.
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2959
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