Bien que 57 pharmacies se soient fait épingler par les contrôleurs de la DGCCRF, l’affaire Lactalis sert la cause de l’officine, selon l’Union des groupements de pharmaciens d’officine (UDGPO) : « La sécurisation du produit dans la chaîne officinale est incomparablement supérieure à celle de la grande distribution. »
Son président Laurent Filoche prédit même que cette affaire bénéficiera in fine aux pharmaciens. La raison en est simple selon lui, les consommateurs sauront faire la différence, eu égard notamment au millier de boîtes de lait contaminé qui a franchi sans encombre les caisses de la GMS. Et surtout, les pharmaciens titulaires incriminés seront durement sanctionnés par l’Ordre des pharmaciens et risquent une interdiction d'exercice. « Ce qui ne sera évidemment pas le cas des directeurs de magasin », ne manquent pas de préciser les groupements.
Fort de ces arguments, les groupements maintiennent non seulement leur position, mais ils utilisent aussi l’affaire Lactalis pour faire valoir auprès de l’Autorité de la concurrence « la robustesse du réseau officinal français qui a toujours fait barrage aux crises sanitaires et à la contrefaçon », comme le précise Christophe Le Gall, vice-président de l'UDGPO.
En conséquence, la vente des produits de santé doit rester impérativement dans le monopole officinal. Or jamais ce principe n'a été plus menacé qu’aujourd’hui, estime l’Union. Les groupements se font en effet peu d’illusion sur l’issue du rapport que rendra l’Autorité de la concurrence en novembre prochain. « Les conclusions devraient suivre les grandes lignes du rapport de la Cour des comptes », redoute Laurent Filoche. À cette conjonction, s’ajoute un dernier élément, l’arrivée au Palais Bourbon de représentants de la société civile qui, « mal informés sur le fonctionnement d’une officine et sur la qualité du travail de sécurisation du médicament fourni par le réseau pharmaceutique », relaieront avant tout la volonté politique de dérégulation, affichée à mi-mot pendant la campagne électorale.
Une caissière formidable
L’UDGPO entend anticiper toute décision fatale à l’officine en informant dès aujourd'hui les parlementaires. Elle vient de leur adresser un courrier rappelant les surdosages causés par la vente de médicament en GMS dans certains pays comme la Grande-Bretagne ou les États-Unis, ainsi que l’exemple de la Suède, contrainte de retirer le paracétamol des supermarchés. Elle a également engagé un lobbyiste, et n’hésite pas à faire pression sur les députés : « s’ils venaient à voter une levée du monopole, nous enjoindrions tous les patients victimes d’un mésusage à enclencher une class action contre eux », prévient Laurent Filoche.
L’UDGPO est également décidée à agir auprès du grand public en le sensibilisant aux dangers encourus par l’achat de médicaments dans les grandes surfaces. Les groupements proposeront ainsi dès le début mars à leurs adhérents d’apposer dans leur officine une affiche représentant Nathalie, caissière au supermarché Leclerc. « Elle est formidable. Mais elle ne connaît pas la dose maximale de paracétamol à administrer à votre enfant ! »
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