Le Quotidien du pharmacien. Comment évolue le marché de la vente en vrac en France ?
Lucia Pereira. Il se développe très fortement ces dernières années, poussé par la demande des consommateurs. En 2018, le vrac représentait 850 millions d’euros, contre 100 millions en 2013. Malgré tout, c’est encore une niche, avec 3 % du marché des produits de grande consommation. Mais dans 10 ans, selon nos estimations, il représentera 5 à 7 % de ce marché. D’ailleurs, tous les magasins se mettent au vrac. Aujourd’hui, on compte plus de 300 boutiques spécialisées dans le vrac… contre 18 en 2015 ! Les magasins bio se sont également équipés et c’est au tour des grandes enseignes de se lancer sérieusement sur ce créneau.
Qu’en est-il de la législation, notamment pour les cosmétiques et les tisanes en vrac ?
La réglementation n’est pas explicite sur le non préemballé en libre-service. Néanmoins, on sait que certains produits ne peuvent pas être vendus en vrac. C’est le cas des compléments alimentaires et de certains produits ayant une indication géographique protégée, comme le vinaigre de Modène.
Pour les tisanes, il n’existe pas de dispositions spécifiques : ce produit peut être vendu en vrac comme la plupart des denrées alimentaires. L’étiquetage en rayon mentionnera obligatoirement la dénomination de vente, l’état physique (plantes sèches) et le prix. Pour le bio, il faudra indiquer en plus l’origine du produit. D’autres mentions sont recommandées pour une bonne information du consommateur, même si elles ne sont pas obligatoires.
Pour les cosmétiques en vrac, la réglementation est plus établie. Toute personne qui en vend en vrac doit faire une déclaration auprès de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). C’est une déclaration de conditionneur, fondée sur le fait que le commerçant ouvre le produit pour le transvaser dans son équipement de vente en vrac. Elle reste une formalité administrative. Par ailleurs, le vrac se pratique plus simplement pour des cosmétiques liquides rinçables ou pour les cosmétiques solides. Elle est plus complexe à mettre en place pour les crèmes non rinçables en raison du nettoyage du contenant réutilisable. Aujourd’hui la marque Cozie s’est lancée sur ce secteur, mais avec un système de consigne afin que le consommateur rapporte son contenant, qui sera nettoyé par la marque.
Sur le plan de l’étiquetage, le contenant du produit cosmétique remis au consommateur devra comporter une étiquette présentant un certain nombre de mentions obligatoires. En règle générale, c’est la marque qui fournit les étiquettes à coller sur les contenants.
Y a-t-il des contrôles sur les rayons vrac ?
De plus en plus, et c’est la DGCCRF qui est l’autorité de contrôle compétente pour les produits cosmétiques. Toutefois, à ce jour, aucun contrôle n’a abouti à des sanctions financières, mais uniquement à des injonctions de conformité. Par ailleurs, les commerces vrac encourent les mêmes sanctions qu’un commerçant vendant du préemballé : s’ils vendent des produits périmés par exemple, ou s’ils trompent le consommateur sur les qualités du produit, ils peuvent être condamnés à des amendes.
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