IL PARLE avec gourmandise de Rouen et de son histoire, surtout de « l’époque faste de Rollon », des ducs qui lui ont succédé, dont Guillaume « qui a fondé le royaume anglo-normand », jusqu’à la fin du duché, rattaché à la France en 1204 par Philippe-Auguste. Luc Arvis, pharmacien à Rouen (Seine maritime), est rouennais de souche, passionné de sa ville et de son histoire, surtout au Moyen Âge. Au point de passer des soirées entières à promener des visiteurs dans les coins les plus insolites, témoins de ce passé.
La « ville aux cent clochers » (elle en a perdu quelques-uns), seconde cité du royaume de France, très riche de son commerce et de ses draperies, riche aussi de son arrière-pays agricole, a toujours été une passion pour le pharmacien. Une passion encouragée par son père, au point que le jeune Luc a failli y consacrer ses études. Il opte finalement pour pharmacie, mais passe en même temps le diplôme de guide conférencier de la ville.
Le petit patrimoine.
L’officine l’a rattrapé, mais l’histoire ne s’est pas échappée. Il a toujours été sollicité pour poursuivre les visites : « Mais j’ai vécu, lorsque j’étais étudiant, de ce travail, et je ne veux pas piquer le boulot des jeunes ! ». Jusqu’à ce qu’un jour, voici une quinzaine d’années, le doyen de la faculté ne lui demande de faire visiter Rouen aux épouses de professeurs venus pour une conférence.
Luc Arvis a repris de collier, mais en se démarquant : « Je fais, gratuitement, les visites que les autres ne font pas. » Son quotidien, ce sont les petites églises oubliées, dont il a toutes les clefs, loin de la cathédrale, les moulins à eau, les aqueducs, les plaques de rues : tout le « p’tit pat », le petit patrimoine. Il parle avec chaleur et humour de la vie des gens au Moyen Âge, ce qu’ils mangeaient, comment ils dormaient. « Je veux faire entrer mes visiteurs dans la vie de leurs ancêtres, que le spectateur se pose des questions. » Lui-même se les pose, et fait des recherches, pour enrichir son propos.
Luc Arvis est demandé par la mairie, par des clubs de services, via les associations de patrimoine et de restauration auxquelles il appartient aussi : « Je fais environ 25 visites par an, chacune de 2 heures… et j’en refuse le double ! Un pharmacien est facilement joignable ! » Même les employés de la pharmacie n’en ignorent rien. Il est fréquent, alors qu’ils traversent la ville pour aller déjeuner ensemble, qu’ils demandent à leur patron une information, une anecdote sur un vieux mur qu’ils viennent de dépasser. Lui en sourit, et ne se fait jamais prier : une passion, vous dit-on.
Légende : Luc Arvis devant l’église Saint-Maclou, à Rouen.
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