L'indépendance professionnelle sous le regard des Ordres

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Publié le 01/02/2017

Foule

Réunis aujourd'hui en colloque à Paris, les seize ordres des professions réglementées se sont interrogés sur les critères et les facteurs qui suscitent la confiance des patients et des usagers.

Les professions réglementées, qu'elles soient juridiques, judiciaires, techniques ou de santé, se voient régulièrement reprocher leur statut. Un statut libéral qui n’en induit pas moins des impératifs éthiques ainsi que des règles déontologiques et disciplinaires jalousement gardées par leurs instances ordinales.

Cependant, ces règles sont-elles connues du grand public et contribuent-elles à renforcer la confiance des patients et des usagers ? Par ailleurs, l’indépendance affichée et revendiquée par ces professions est-elle garante de la qualité du service rendu par les avocats, les architectes, les kinésithérapeutes ou encore les pharmaciens ?

Le comité de liaison des institutions ordinales (CLIO) a invité les membres des seize ordres ou des chambres nationales de ces professions réglementées à explorer la notion de qualité à l’épreuve de l’indépendance, de la formation, de la déontologie ou encore des nouveaux exercices professionnels (salariat, groupements, interprofessionnalité).

Pour Frédéric Sicard, bâtonnier de l’Ordre des avocats au Barreau de Paris, l’indépendance d’une profession est tout d’abord l’expression d’un collectif de professionnels au bénéfice de leurs usagers. Ce principe de la qualité du service rendu inclut également l’obligation de maillage territorial et de proximité, une notion qui est loin d’être partagée par les professions réglementées, hormis par les pharmaciens.

Pour autant, estime Jean-François Dalbin, président du CLIO, l’indépendance, matérielle, morale et intellectuelle de ces professions au caractère libéral qui ont en commun l’intérêt public, n’est pas suffisante. Ces professions réglementées doivent être également soumises à des exigences de formation initiale et continue ainsi qu’à la vigilance des instances ordinales. À l’heure de l’ubérisation de l’économie et de l’accès partiel au marché français de professionnels européens, il en va plus que jamais de la protection des usagers et de la préservation de l’intérêt général.