L'incroyable galère d'un pharmacien des Yvelines

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Publié le 12/02/2020

Titulaire à Rambouillet, Alexandre Bonnuit est au cœur d'un imbroglio administratif insensé qui met en péril son activité.

Après avoir racheté la licence d'une consœur, il s'installe dans ses nouveaux locaux le 13 janvier. Premier problème : le certificat d'inscription, demandé à l'Ordre régional le 21 octobre 2019 ne va arriver que le 28 janvier 2020, soit quinze jours après l'officialisation du regroupement. « J'ai travaillé pendant deux semaines sans aucune existence légale. L'Ordre n'y voyait pas d'inconvénient et m'avait même précisé que s'il y avait un problème, il me couvrirait ». Alexandre Bonnuit va être confronté dans la foulée à un incident encore plus fâcheux. « L'Ordre a transmis la mauvaise adresse à la Caisse primaire d'assurance-maladie (CPAM) et à l'ASIP Santé pour l'envoi de mes nouvelles cartes CPS. » Expédiées à la mauvaise adresse, les cartes sont ensuite introuvables. Sans ses nouveaux documents, toutes les télétransmissions sont désormais refusées. « Jusqu'au 2 février, je pouvais utiliser mes anciennes cartes Finess. Mais depuis cette date, elles sont bloquées. C'est à ce moment que j'ai compris qu'il y avait un problème. » Il n'est pas au bout de ses surprises. « Je recontacte l'Ordre pour qu'on me renvoie les cartes CPS mais on me précise alors que le délai de fabrication est d'environ un mois et qu'il est incompressible. »

Entre le 2 et le 11 février, le préjudice atteindrait 65 000 euros selon ses calculs, uniquement sur les médicaments remboursables. « J'ai essayé d'appeler la CPAM Pro mais malgré près de 8 heures d'attente au téléphone, je n'ai pas réussi à parler à quelqu'un », déplore-t-il sans baisser les bras pour autant « J'ai pris contact avec la députée de ma circonscription dans l'espoir qu'elle puisse accélérer les choses ». Contactée le 11 février, l'assistante de la députée (LaREM) Aurore Bergé a semble-t-il déjà su faire preuve d'efficacité. « Depuis, j'ai reçu des documents dans lesquels l'Ordre et la CPAM reconnaissent leurs erreurs. Avant l'intervention de cette assistante parlementaire, on m'expliquait qu'une avance de flux était impossible. Aujourd'hui, ils se sont engagés par courrier à me faire une avance de trésorerie correspondant à ma perte actuelle et future et ce, dans un délai de 3 jours ». Dans son malheur, il se réjouit au moins d'avoir pu compter sur un bel élan de solidarité venant d'autres officinaux, nombreux à lui écrire sur les réseaux sociaux.