Ce sommet des sept pays autrefois appelés « les plus riches du monde » consacrera surtout la stature internationale de la chancelière Angela Merkel qui a réussi là où, pour le moment, la France a échoué : assurer le redressement et la stabilité économique et sociale de l’Allemagne, même si elle doit son succès aux réformes engagées par son prédécesseur social-démocrate Gerhard Schröder. Vladimir Poutine ayant été exclu de cette grand-messe occidentale pour cause de mauvaises manières en Ukraine, les grandes nations occidentales pourront constater, au terme de leurs débats sur des sujets multiples, qu’ils n’ont pas trop de raisons de se réjouir. Non seulement leur sécurité collective est menacée à la fois par le terrorisme islamique et par la brutalité de la Russie dans cette vaste zone européenne qu’elle considère comme son pré-carré, mais les Européens, qui ne sont pas encore sortis de la crise, maîtrisent mal les dossiers en cours.
Les Grecs font un peu ce qu’ils veulent.
Que la négociation avec la Grèce ne se termine pas à l’heure, plongeant les marchés dans une inquiétude durable qui se répercute sur les acteurs économiques contraints à la prudence et à l’immobilisme montre que la commission de Bruxelles ainsi que les gouvernements français et allemand ont manqué de fermeté à l’égard du gouvernement grec. Athènes veut avoir le beurre et l’argent du beurre, éviter les réformes, ne pas payer ses dettes lors des échéances et continuer à emprunter tout en restant au sein de la zone euro. Les dirigeants de l’Union européenne, qui ne voient qu’un problème technique dans une sortie de la Grèce, craignent pour leur part qu’un échec des négociations sème le désordre financier et monétaire et affaiblisse l’Europe.
Représenté par Christine Lagarde, le FMI lui-même a réagi avec mansuétude aux palinodies grecques, puisqu’il a accepté d’éviter le défaut à la Grèce en patientant quelques semaines, ce qui représente un privilège qui pourrait faire jurisprudence. La négociation avec la Grèce n’a que trop duré et Jean-Claude Juncker, le président de la commission européenne, aurait dû lui fixer une limite. De sorte que, si le clash n’a pas eu lieu, ce qui aura différé une nouvelle crise, les marchés, fort peu rassurés, réagissent déjà en faisant monter les taux d’intérêt, mauvaise nouvelle pour tous les emprunteurs, dont la France.
M. Poutine n’est pas à Elmau, mais ses troupes lancent une offensive contre l’Ukraine sans que l’Europe n’ait réagi autrement que par des injonctions verbales adressées à Moscou. Là-bas, c’est-à-dire ici, en Europe, le pire peut arriver. Le G7 ne fera pas non plus beaucoup de progrès dans la lutte contre les djihadistes, qu’ils soient de Daech ou d’Al Qaïda. Barack Obama ne veut toujours pas admettre que les seuls bombardements aériens en Irak et en Syrie sont insuffisants pour contenir la poussée islamiste qui ravage ces deux pays. On décèle, chez à peu près tous les leaders du G7, une langueur, une prudence, une forme aboutie de procrastination qui ne laissent pas présager le sursaut susceptible d’impressionner les ennemis de l’Occident. Il ne s’agit pas de se lancer dans une guerre qui ferait des milliers de victimes sans l’assurance d’inverser le rapport de forces entre la Russie et l’Ukraine, il s’agit de maintenir la pression sur Poutine qui, quoi qu’il en dise, n’en mène pas large et, après tout, n’ignore rien de ce qu’est l’enlisement dans un conflit. Il ne s’agit pas davantage de négliger les souffrances du peuple grec mais d’expliquer à ses nouveaux dirigeants que leur arrivée au pouvoir ne change rien à l’arithmétique de la dette, à la continuité de l’État grec engagé par de précédents accords, à la nécessité absolue des réformes dans un pays où l’on se plaint énormément mais sans jamais jouer les règles du jeu.
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