Vous vous attendez à ce que je gémisse sur les effets planétaires (et délirants) entraînés par la mort de Michæl Jackson. En réalité, il m’inspire beaucoup de peine. D’abord parce qu’il est mort à 50 ans. Ensuite parce qu’il a eu une vie peu enviable. Ce fut un enfant martyrisé par son père. Ce fut un adulte qui cherchait à retourner vers son enfance ratée, à la reconstituer, à y mettre les bonheurs d’un enfant insouciant. Tout ce que l’argent lui a permis de faire, Neverland et le reste, sa relation suspecte avec les gosses, tout ce qu’il a fait à son corps au moyen de la chirurgie esthétique résultait du désir maladif de rester ou de redevenir le petit garçon qu’il n’avait pu être. Il a fait le rêve éveillé de son retour au passé et il l’a nourri avec des centaines de millions de dollars qu’il n’avait pas toujours. De ce point de vue, il était encore plus universel que sa musique : derrière la carapace, nous sommes tous des enfants perdus dans la cruauté des adultes.
HUMEUR
L’homme-enfant
Publié le 09/07/2009
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› RICHARD LISCIA
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Source : Le Quotidien du Pharmacien: 2679
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