En 2012, le cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA) a lancé une étude en collaboration avec le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) visant à mesurer la présence de pesticides dans les poussières domestiques de quatre territoires de Rhône-Alpes (étude Sigexpo). « Nous avons mené une campagne de prélèvements de poussières au domicile de 239 ménages dans quatre zones », explique le Dr Béatrice Fervers, coordinatrice du département cancer et environnement au centre Léon Bérard. Il s’agissait d’une zone arboricole dans la Drôme, de grandes cultures dans l’Ain, viticole dans le Beaujolais et d’une zone urbaine au centre de Lyon.
Trois prélèvements ont été effectués dans chaque foyer, pour un total de 700 prélèvements. Ils ont permis de mettre en évidence la présence de 156 pesticides sur 406 composés recherchés. Près de 16 % de ces pesticides étaient à usage agricole pur et 28 % à usage mixte (agricole et domestique). Par ailleurs, 32 % des pesticides détectés étaient interdits à l’utilisation mais persistants dans l’environnement. Enfin, 87 % des ménages ont reconnu utiliser des pesticides à usage domestique, « ce qui montre l’importance d’une sensibilisation du public », souligne le Dr Fervers. Des profils différents de pesticides ont été identifiés en fonction des zones prélevées.
200 volontaires à recruter
« Sur la base de ces résultats, nous avons conçu le projet Sigexposome, qui a pour objectif de valider les données Sigexpo sur un autre jeu de données, en particulier les approches géographiques, environnementales, toxicologiques et biologiques », détaille le Dr Fervers. Il s’agit d’évaluer l’impact de l’exposition environnementale aux pesticides, en utilisant des données biologiques, mais aussi d’étudier la variabilité saisonnière de l’exposition aux pesticides agricoles. « Nous venons de compléter la phase pilote chez une vingtaine de sujets. Elle nous a permis de mettre au point des méthodes, notamment de tester la fiabilité des supports de prélèvements et des moyens de conservation pour le sang et l’urine, ainsi que de notre capacité à détecter les pesticides dans ces prélèvements », poursuit-elle. Les résultats préliminaires ont également permis de montrer que deux insecticides étaient retrouvés dans 80 % des échantillons, le chlorpyrifos, et les pyréthrinoïdes. À présent, le centre Léon Bérard lance un appel à volontaires dans le secteur du Beaujolais. « Nous recrutons 150 hommes non-fumeurs âgés de 18 à 60 ans, vivant près d’une zone viticole pour participer à l’étude, ainsi que 50 professionnels », annonce le Dr Fervers. Les volontaires devront répondre à un questionnaire détaillé, notamment alimentaire, et accepter de participer à trois séries de prélèvements de sang, d’urine, de cheveux et de poussières domestiques en juillet, octobre et février. « Nous avons déjà recruté 35 viticulteurs du Beaujolais, nous en cherchons encore 15 », souligne le médecin. L’étude bénéficie d’un financement de 500 000 euros de la part de l’ancienne région Rhône-Alpes, de l’ancien Conseil général du Rhône et de la métropole de Lyon. Il manque cependant encore 450 000 euros pour mener le projet à son terme.
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