LE CV de Christian Moesch est impressionnant : né en 1953, cet Angoumoisin, marié et père de trois enfants, amateur de randonnées et de nature, collectionne depuis plus de trente ans diplômes, fonctions et reconnaissances. Pharmacien en 1976, il obtient un doctorat d’État ès sciences pharmaceutiques en 1987, devient professeur des universités, tout en exerçant en milieu hospitalier (CHU Limoges). Responsable de l’unité toxicologie analytique environnementale et santé au travail pour le pôle biologie-hygiène, il est également patron du secteur analyses atomiques/spectrométrie.
Des fonctions qui, apparemment, sont insuffisantes pour occuper pleinement ce travailleur acharné et passionné, puisqu’on trouve sa signature au bas de 129 publications ou communications nationales et internationales, principalement axées sur les troubles lithogènes médicamenteux ou la spectrométrie de masse couplée à un plasma induit haute fréquence. De quoi se distraire l’esprit, après les interventions réalisées auprès du service incendie de la Haute-Vienne, où cet hyperactif cumule les postes : pharmacien-commandant, responsable de l’unité mobile d’intervention chimique, conseiller technique zonal en risque chimique, pharmacien chef. « Que ce soit comme enseignant, comme scientifique, comme praticien ou comme pompier, je n’aime pas perdre mon temps, explique-t-il. Quand on aime son métier, on le fait au mieux, d’autant plus lorsque, c’est le cas pour mes missions au service incendie, la vie et la santé des autres en dépendent. J’ai un emploi du temps assez encombré, bien loin des 35 heures légales, mais cela me convient, dans ma nature comme dans mes vocations. »
Bottes aux pieds.
Une rencontre avec le Lt.-colonel Claude Lorgue, pharmacien des sapeurs-pompiers, va lui injecter le virus, et lui faire signer son engagement volontaire, en 1993. Dans un premier temps capitaine-médecin-pharmacien, il prend en charge diverses missions, gérant les risques technologiques et chimiques, évaluant la toxicité environnementale et participant à la prévention et à la prévision, en rapport avec ses connaissances. Aujourd’hui commandant, il est en alerte permanente, possédant son équipement dans le véhicule d’intervention qui lui a été confié, prêt à enfiler ses bottes et à coiffer le casque F1 de ce métier pas comme les autres. « Je décale, comme on dit chez les pompiers, à raison d’environ deux ou trois appels par mois, mais je suis disponible à temps plein, à la merci d’un bip qui ne me quitte pas. On peut me sonner n’importe quand, n’importe où, en cours, - ce qui amuse énormément mes étudiants - au labo ou chez moi. Je suis donc, comme tous les pompiers, au service de la communauté. »
Des services certes pointus et particuliers, orientés vers les pathologies du terrain liées à ses connaissances : chimie et risques afférents, protection du milieu naturel après un sinistre, analyse de la situation, etc. Mais aussi quelque trois cents heures de formation par an auprès des personnels du service, sapeurs comme officiers, responsabilité et adaptation du matériel, maintenance des équipements personnels incendie, consultation au niveau des établissements recevant du public.
« C’est un tout, qui demande une certaine organisation, reconnaît Christian Moesch. Lié à mes occupations de pharmacien-enseignant-chercheur, c’est évidemment assez considérable et prenant, mais j’ai l’impression de servir réellement à quelque chose, à différents niveaux. En plus, l’ensemble affiche une certaine cohérence, par les liaisons internes qu’il provoque, car tout se retrouve : ainsi être pompier, c’est aimer le sport, et je pousse mes étudiants à s’y adonner. Quant aux servitudes et obligations, elles font partie de ma vie, et j’ai heureusement derrière moi une équipe dans laquelle des remplaçants sont là, lorsque je pars au feu. En tout cas, j’assume pleinement ces vocations multiples et complémentaires, Pour le plus grand bien de tous, du moins je l’espère. »
Légende photo Christian Moesch : Intervention pour une pollution chimique sur un cours d’eau du Limousin
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