Les vacances de M. Hollande

Le président de la République rentre d’un périple de 46 000 km qui l’a conduit en Polynésie et en Amérique latine. À Tahiti, il a été (agréablement) surpris par un accueil extraordinairement chaleureux. Dans les îles du Pacifique, on aime les présidents pour ce qu’ils sont, des chefs d’État, des patrons, des rois, pas pour leur politique. Les Tahitiens ont donc fait une fête à la figure paternelle qui fait d’eux des Français. M. Hollande n’a pas caché son plaisir. Au moment même où le peuple tahitien le couvrait de fleurs, sa popularité tombait à 20 % en métropole. Bien entendu, le président n’est pas allé en Polynésie uniquement pour se faire encenser par des autochtones énamourés. Il a annoncé qu’il prenait en compte la souffrance des irradiés victimes des essais nucléaires d’il y a quelque 50 ans, histoire de glaner quelques milliers de voix en 2017. Mais, même s’il n’avait rien dit, les Tahitiens l’auraient encensé. Ce serait merveilleux si les Français se transformaient en Tahitiens, s’ils aimaient leur président juste parce qu’il est président, s’ils votaient pour lui seulement parce qu’il est au pouvoir. Merveilleux pour lui, bien sûr.